lundi 25 juillet 2011

Faire son truc dans son coin

Le gros problème récurrent de l'écrivain, c'est quand il fait son truc dans son coin et que du coup, il ne sait pas à quelle sauce les lecteurs vont le manger.

J'ai progressé par rapport à ASLO*. Pour ce sombre thriller fantastique victorien avec des gros monstres qui est très bien (achetez-le ! Frais de ports offerts !), j'en parlais sur le blog sans vraiment dire de quoi ça parlait et je refusais de donner des détails, je ne racontais rien à strictement personne. C'est le syndrome "je ne veux pas gâcher la surprise pour le futur lecteur !". Alors qu'en fait, tu** te rends compte que c'est un peu comme garder toutes les surprises pour la fin : une mauvaise idée. J'aurais beau vous dire de quoi ça parle, ce n'est pas la même chose que lire cette histoire.

Quelque part, je me demande si ce n'est pas symptomatique du roman aussi, parce qu'ASLO raconte une histoire sombre, bien tourmentée. Tandis que dans la Guerrière Fantôme, c'est gai, c'est joyeux ! C'est la guerre, ils risquent de tous y passer, mais qu'importe, tant qu'il y a un tigre invisible, il y a de l'espoir ! Fi des vilains dragons-défunt, fi des meuchants sorciers shootés à l'Ahr, fi de l'armée de 75 000 hommes bien décidés à s'emparer d'Ispare ! Siwès est là !

Si-si, je me sens convaincante. (Note pour moi-même : trouver quelqu'un pour vendre le bouquin à ma place.) Bref, j'ai raconté l'histoire à plein de monde, celle de Siwès, et celle de Baxian qui y est liée intrinsèquement. Je pense d'ailleurs avoir légèrement saoulé une ou deux personnes enfermées avec moi pendant des heures dans un certain véhicule.

Cependant, l'expérience a été concluante :

  •  En fonction de la façon dont j'ai présenté mon histoire, j'ai reçu un certain nombre de questions, et donc, à force, j'ai anticipé ces questions. Je crois que je la présente de mieux en mieux (le jour où, croisons les doigts, elle sera publiée, je la présenterai mieux aux lecteurs. Enfin j'espère.)
  • J'ai éprouvé la solidité de mon histoire : les axes importants du récit m'ont sauté à la figure. Je vérifie donc en cours de corrections que je ne les perds pas de vue.
  • Ca redonne confiance de noter que ce que vous racontez intéresse la personne en face de vous.

De quoi me remotiver en ce moment. J'en suis à 50 % de revu (oui pour ma deadline en août, c'est de plus en plus compromis, on est d'accord.) Je ne sais toujours pas ce que vaut mon texte. Ca fait presque deux ans que je bosse dessus maintenant, vous imaginez si je me suis complètement plantée ?

C'est pour cela que tous les auteurs cherchent à recueillir des avis. Au-delà de la bêta-lecture, la proportion de "j'ai aimé" compte vachement quand même. Tant que personne n'aura posé les yeux dessus, je ne saurais pas si cette histoire vivra dans d'autres têtes. En attendant, c'est réconfortant de se dire que le thème intéresse des gens.

Comme quoi, avoir publié un premier roman, ça ne donne pas beaucoup plus confiance en soi. Heureusement, je m'améliore question technique... Mais je ne suis pas plus rapide... * soupir *


*Au Sortir de l'Ombre pour les intimes.
** Comprendre "je" bien sûr.

mercredi 6 juillet 2011

Lectures de juillet

Chers égarés, j'espère que vous profitez bien des beaux jours ! Aujourd'hui, un petit coup de projecteur sur les deux romans des éditions du Riez. Bien sûr, vous me direz que je prêche pour ma paroisse, mais c'est rassurant pour un auteur d'aimer les bouquins de son éditeur, non ?

Je me permets de faire un peu de pub parce que je ne lis pas tous les bouquins en 48h, loin de là.

Un Autre de Christophe Nicolas


Résumé - Au milieu de la nuit, deux hommes débarquent chez Sam et le jettent sur la banquette arrière d’une voiture, un sac de toile sur la tête, le canon d’un revolver contre la tempe. Samuel Marx a accumulé les dettes depuis son divorce, et l’ardoise a été rachetée par un dangereux mafieux. Mais Sam réussit à s’enfuir, et sa cavale le mène dans un village où débute l’étrange méprise… Pourquoi le pompiste l’appelle-t-il Vince? Et pourquoi cette jeune femme l’accueille-t-elle chez elle et l’embrasse en croyant étreindre son mari ?


Ce roman est à destination d'un public averti (il y a des scènes difficiles pour les âmes sensibles), je préfère le dire tout de suite, mais pour ceux qui n'ont pas froid aux yeux et qui ont envie d'une lecture qui prend aux tripes, je vous le recommande chaudement. C'est un roman avec une atmosphère particulière, lourde, parfois glauque, surtout rythmée, on ne s'y ennuie pas une minute.

On suit avec une certaine fascination les aventures de Sam, un type qui se retrouve à la place de Vince, un autre gars qu'il ne connait ni d'Eve ni d'Adam : tout le monde confond Sam avec celui qu'il n'est pas. Très vite, il comprend qu'il est pris dans un piège inextricable. On suit avec délectation ce personnage qui lutte, se débat, mais s'oppose à une force qui le dépasse...

Le fantastique est intrinsèque, presque silencieux, limite sournois, ce qui laisse une belle place au réalisme de cette histoire, laquelle exerce une emprise terrible sur le lecteur. Il ne s'agit pas que des décors très visuels mais aussi des dialogues qui font mouche, des  personnages à la psychologie fouillée et un scénario intelligent. L'écriture de ce thriller est maitrisée de bout en bout par l'auteur qui démontre un grand talent, et on se retrouve complètement happé par ce qui arrive à ce pauvre type. Vous ne verrez pas les pages filer ! ne pourrez pas le lâcher.

Je n'ai pas envie d'en dire plus, je vous laisse découvrir ce texte par vous-même.

Les Pousse-Pierres d'Arnaud Duval


En 2170, d’un côté les corporations terriennes ont remplacé les états et dominent la planète. De l’autre, les communautés spatiales contrôlent le reste du système solaire sous l’autorité d’Eloane, la station orbitale géante au point de Lagrange L1 entre la Terre et la Lune. 
Les prospecteurs Spatieux de la Ceinture d'Astéroïdes, également appelés "pousse-pierres", fournissent à la Terre les ressources spatiales dont elle dépend, mais les terriens sont priés de rester chez eux. Un consortium de corporations s’organise pour mettre fin à la domination d’Eloane au moyen d’un coup de force audacieux.Maureen O’Garret est une jeune fille dont les parents ont été victimes d’un accident mortel autour de Jupiter. Solitaire et volontaire, elle cherche à reconstruire sa vie à bord de l'Améthyste, le cargo Spatieux qui l’a recueillie.La famille de Richard Trévise a décidé de fuir la Terre afin d’émigrer clandestinement sur Eloane. Ses parents, anciens employés d’une des corporations du consortium, deviennent l’enjeu d’une lutte souterraine entre les services de sécurité Terriens et ceux d’Eloane. Dans l’espace Richard découvre un monde aux règles étranges, et pas toujours confortable. Lorsque les corporations terriennes passent à l’action, les deux jeunes gens se retrouvent au cœur d’un affrontement qui va décider du futur de l’humanité.


Je ne suis pas très lecture SF depuis une dizaine d'années (sauf en BD). La faute à une overdose ? Peut-être. Disons que  des boutons me viennent quand ça tourne à la Hard SF. Moi j'aime le space op', les gros vaisseaux, le bling bling des explosions dans l'espace, les robots improbables et les sabres-laser. J'ai abandonné un bon nombre des derniers bouquins de SF que j'ai lus, jusqu'aux Pousse-Pierres (ne me demandez pas les titres, je les ai rayés de ma mémoire).

Bref. Je l'ai acheté en me disant que je le lirai, tout en ayant un peu peur (je connais l'auteur et j'avais envie de le lire, vous voyez). Une connaissance m'a rassurée. Elle m'a dit que dans ce bouquin, je trouverai tout ce que j'aime de la SF. (Sauf le sabre-laser.)

Elle avait raison ! J'ai passé un excellent moment avec ce roman qui m'a transportée dans l'espace. L'auteur a imaginé un scénario réussi qui mêle les destinées de Maureen et Richard, deux adolescents sans lien a priori. Leurs vies sont bouleversées et leurs émotions sont très bien retranscrites par l'auteur. La petite Maureen m'a même arrachée quelques larmes.

Mais ne croyez as à un roman introspectif. Il y a de l'action, des batailles spatiales, de véritables enjeux qui dépassent les héros, ça bouge, ça flingue dans tous les sens, ça crapahute avec la peur au ventre. Une mention spéciale pour les intelligences artificielles qui ajoutent une touche d'humour à ce récit. J'ai vraiment passé un excellent moment. ^__^

Voilà, j'espère vous avoir donné envie de lire ces deux romans (les fiches de lecture, ce n'est pas mon fort...)
Il est temps que je retourne travailler un peu sur mes propres textes.

A bientôt!