jeudi 28 janvier 2010

Succomber à la tentation

Grosso modo, j'écris porte fermée (ce qui signifie que je ne fais pas lire au fur et à mesure mon travail). La raison est que je développe mon texte en fonction des lignes directrices (établies lors des phases de pré-travail), et que je reviens souvent en arrière pour les réaligner quand je décide de changer certains évènements ou personnages (traits de caractère ou distribution des éléments de l'intrigue). Ca peut paraître compliqué comme processus, mais en gros, je développe, je reviens en arrière pour enrichir, recadrer ou renforcer la cohérence.

Enfin bref, je pense pas que ça vous intéresse, mais ce qui est sûr, c'est que je fais ça toute seule dans mon coin. Parce que tant que c'est pas fini, ce n'est pas bien. Le lecteur, on le respecte, on lui donne à lire les trucs potables. Et puis on a peur de ce qu'il va dire (soyons honnête, un minimum.)

Sauf que, de temps en temps une voix me susurre de montrer un bout, juste pour voir si ça plaît, alors que mon code personnel m'intime de ne rien montrer qui ne soit achevé. Donc j'oscille entre raison, espoir, désespoir, mes ange et démon se battant sur mon épaule – une forme de torture mentale élaborée, à mon sens répandue dans le milieu de l'écriture (d'ailleurs en ce moment, je mérite des claques, donc c'est bien fait pour moi).

Donc voilà, je succombe. Aille.

[Trop de verbes faibles. Des transitions à revoir. Un darling d'insecte. Mais ça donne une idée de la façon dont ça part.]

Frigorifiée, la fille se serrait contre un arbre. Son tronc large irradiait une douce chaleur qu'elle cherchait à capter, incapable de comprendre ce qui lui arrivait. Comment pouvait-elle geler sur place par une si belle journée ?

Autour d'elle, le printemps battait son plein. Réchauffée par un soleil généreux, la pâture sauvage resplendissait de vie. Les bosquets d'épineux se couvraient d'une dentelle neuve, et l'herbe haute offrait sa verdure piquetée de fleurs multicolores aux assauts d'insectes duveteux. De temps à autres, des trilles joyeux retentissaient. Tout était tranquille en apparence.

Elle fit face à ce splendide tableau. Le dos calé contre l'écorce tiède, toujours glacée, elle éprouvait une inquiétude nouvelle. A son propre étonnement, elle percevait une chaleur lointaine, celle d'une présence qui approchait. La fille scruta le paysage, certaine qu'il s'agissait d'un être vivant, trop gros pour être masqué par l'herbe, mais elle ne le vit pas.

Et il accélérait.

La peur la gagnait. Elle chercha à se raisonner. Les créatures invisibles n'existaient pas, elle se faisait des idées. Tendue, elle attendit. Des oiseaux s'envolèrent à cinq cent pas, emportant ses doutes. L'émotion la submergea : impossible d'échapper à un être aussi rapide, et il n'y avait pas d'abri à rejoindre. Restaient les branches de son arbre. Trop hautes, estima-t-elle horrifiée.

Le grand tigre apparut alors, comme survenu de nulle part. D'une beauté à couper le souffle, nimbé d'une poussière argentée, il alignait de puissantes foulées qui plaquait son pelage fluide sur son corps. Cent pas le séparaient encore de la fille, autant dire cinq secondes. Persuadée que sa dernière heure sonnait, elle poussa un hurlement.

mercredi 27 janvier 2010

Rising stars

Il y a plein de gens qui ne comprennent pas vraiment pourquoi je me suis lancée dans un projet aussi chronophage que CoCyclics. Beaucoup ne comprennent pas ce que c'est, d'une part.

Qu'est-ce que c'est CoCyclics?
C'est un endroit où on apprend, on aide, on est aidé.

Bêta-lire, c'est apprendre à analyser un texte, et progresser sur les siens.

C'était mon premier leitmotiv. J'étais sûre que ça marcherait, que ça m'aiderait à grandir en tant qu'auteur. J'avais raison : enfin, je ne me considère plus comme une apprentie. Mais je suis un padawan, pas un maître Jedi (faut pas pousser Mémé trop loin non plus.)

J'avais un autre leitmotiv, celui de voir de nouveaux auteurs émerger.
Quand le succès arrive pour eux, ma joie de voir leur travail récompensé est immense.
Cela n'a pas de prix.

Il y a des gens en lesquels je crois très fort, et je sens pour une certaine personne que le succès ne va pas tarder. J'y crois depuis longtemps, j'en ai déjà parlé sur ce blog.

Mais je vous le dis, on n'a pas fini de parler de CoCyclics et des auteurs qui l'ont rejoint.


(Oui, c'est du teasing. Mais rien n'est fait.)

(Oui, il faut que je finisse la nouvelle vitrine web de CoCyclics...)

(Non, je n'ai pas eu le temps de travailler sur mes Siwès Chronicles. Mais j'ai toujours le tigre dans mon moteur.)

mardi 19 janvier 2010

Comment ça il est pas frais mon premier jet !

Ca me prend toujours aussi longtemps de me relire. J'ai avancé de quelques pages ce WE, que j'ai bien réécrites, elles aussi (pour cause de réagencement des évènements : j'ai reconstruit les rencontres et leurs approches.) Oui, je m'amuse bien. :D Je me tâte même pour un extrait, mais je suis timide. (hu hu hu)

Je zone un peu quand même. Pas beaucoup, hein. Mais je m'interroge.

En ce moment, je m'étonne de la diversité des profils d'écrivains, et surtout de ce qui fonctionne pour les autres mais pas pour moi. Par exemple, certains emploient des termes comme fraîcheur ou spontanéité pour parler de leur premier jet, et ils y sont très accrochés, alors que je suis parfaitement insensible à ce genre d'approche. (Oui oui, on est en mode nombriliste, mais c'est un blog d'écrivain aussi, alors c'est bien normal, non ?)

De mon point de vue, un texte est une mécanique précise. La construction se veut irréprochable, les enchaînements et les mots d'une précision méticuleuse (à noter que je rame pour approcher de ce genre de résultats, hein, vous me direz ce que vous en pensez à la parution d' Au Sortir de l'Ombre - YEY pub inside, Au Sortir de l'Ombre en 2011, vite, la page facebook, ahem.)

Je n'imagine pas que des outils comme des fiches de personnages (quelle que soit la forme de la fiche) puissent entraver la rédaction. Alors bien sûr, ce genre d'outil fixe des limites, par définition restrictives, mais c'est pour la bonne cause ! Par exemple, si Siwès était une grande perche calme et timide, on ne pourrait pas la faire se transformer en harpie chapitre 19. A mon sens, ce sont des remparts qui protégent la cohérence du récit. Surtout que rien n'empêche la fiche d'évoluer avec les besoins du roman. Une petite relecture de cohérence en s'appuyant sur la fiche, et il n'y paraitra rien.

De mon côté, plus j'ai de repères, plus je me sens libre. Je n'hésite pas. Mon personnage non plus, il est droit dans ses bottes pour paraphraser mon amie Blacky, et il est prêt à exploiter tout son potentiel, à surprendre, à jouer avec ses propres nerfs. En clair, plus je le connais, plus il existe, mieux il joue son rôle.

(La discussion sur le forum de CoCyclics au sujet des fiches de personnages est très intéressante.)

Il y a aussi cette histoire de fraicheur des mots. Je comprends le concept : le premier choix de formulation est en accord avec l'état d'esprit de l'auteur. Illustrons de façon grossière. A vingt ans, l'auteur choisit des tournures de phrases et un vocabulaire différents de ceux choisis à une autre période de sa vie, par exemple à soixante ans : on se doute bien que l'expérience y est pour quelque chose. Approfondissons un peu, car dans le cas présent (moi, mon premier jet, ma relecture, nombrilliste on a dit), l'auteur demeure dans la même temporalité. Les moments où surgit l'inspiration sont particuliers. Ils témoignent d'un genre d'osmose où l'auteur fait corps avec son écrit. Ce sont des moments merveilleux.

Mais je ne suis pas assez douée pour pondre un premier jet dont la "fraîcheur" toucherait le public. Je préfère le travail et je sens bien que je serais la seule capable de "vivre" mes premiers jets. Je sacrifie la fraîcheur au plaisir du lecteur, quoi. Je n'y suis décidément pas attachée (à la fraîcheur), j'ai tendance à le trouver mauvais (le premier jet), voire pauvre (ouaip, au moins).

Hum. Il m'a fallu trois jours pour pondre cet article à la première personne, et je vous plains mes pauvres, je trouve qu'il transpire l'ennui de l'auteur qui veut écrire et relire, mais rédige toute autre chose...

mercredi 13 janvier 2010

Avancées modérées

Mon emploi du temps est tendu comme une ficelle de string. Je sens que ce premier trimestre 2010 va m'épuiser. Mais telle un gentil petit soldat qui s'en va en guerre, je serre les dents.

Sauf dimanche où j'ai décidé de m'accorder une journée de tranquillité. D'autant que le ptit était malade et n'aspirait qu'à roupiller. J'ai donc travaillé aux Siwès Chronicles.

Tadjal m'avait manqué. Je m'attache à ce fabuleux, c'est un vilain garnement qui se refoule. J'ai revu, disons plutôt réécrit, une douzaine de pages, les premières, deux chapitres et demi.
C'était sympa comme tout. J'ai trouvé un certain nombre de solutions aux problèmes relevés pendant la phase de rédaction. Cela fonctionne bien, on dirait.

Dire que je vais attendre dimanche prochain pour une nouvelle séance...
Et que de son côté, le cours sur lequel je bosse fait déjà 50 000 signes...

Pour patienter et rester "dans l'esprit", j'ai collé des fonds d'écran de tigre partout.
Si j'avais le temps, j'aurais adoré me faire un montage avec une image fantasy et une insertion de ma représentation de mon étigre.

Je vous remets la vignette qui me fait de l'oeil, et qui lui correspond bien :


Rha...

dimanche 3 janvier 2010

2010, me voilà !

Outch,n quel cri enthousiaste ! Mais méfiez-vous.

Nous sommes dimanche soir, 22h00, et 2010, c'est demain. On vous aurait menti ? Eh bien presque...

J'ai eu quelques jours de vacances, et bien loin de tenir mes promesses muettes, je n'ai pas avancé mon roman. C'est le genre d'abandon qui me désole, qui me rappelle le fameux avant que je comprenne que la régularité était le seul salut qui me permettait de tout tenir de front. Bref, des cours à la fac me donnent un peu de travail en plus (oui, je vous l'avais caché, je ne l'ai appris que récemment, ça a été toute une organisation, et je ne suis pas encore au point, mais ça va venir.)

Cette année, mon souhait est de voir la machine se calmer, mais pas se ranger, ça, sûrement pas.


1. Faire tout et plus pour Au Sortir de l'Ombre à paraitre en 2011 aux éditions du Riez.
2. Finir mon premier jet des siwès chronicles tome 1 (je planche déjà pour combler quelques failles, avec de nouvelles idées de montée en puissance).
3. CoCyclics, association loi 1901. Ce sera encore une grande année  pour CoCyclics.

Mauvaises nouvelles, je ne peux pas tout mener de front, donc je risque de fermer temporairement Haricot Primeur. D'avance, j'ai peine.