mardi 24 décembre 2013

Bilan 2013 et Résolutions 2014

C'est traditionnel, c'est l'heure du bilan annuel ! Je le fais depuis des années parce que j'aime évaluer le chemin parcouru. J'ai besoin de matérialiser mes avancées, en quelque sorte.

Cette année, je n'ai pas réussi à remplir tous mes objectifs car je voulais désespérément terminer le Lion à la Langue Fourchue et que j'ai échoué. Bon, ce sera pour l'année prochaine. Je ne suis pas surhumaine, hein, c'est pas grave. J'ai quand même bien avancé ce fameux tome, terminé les corrections éditoriales de Subliminale, et écrit le tome suivant de La Balance Brisée, Animale.

Bazinga !


L'an prochain, ce sera une grande année:

  • Je suis impatiente de voir comment sera reçue La Balance Brisée par les lecteurs :-) Guettez les news de Castelmore, les amis !
  • J'espère que les fans de Siwès seront satisfaits avec le tome 2 (on va tout faire pour !)


Plein de surprises au programme :-) Hé hé !

Mine de rien, je vais terminer Siwès 2, puis écrire Elémentale, le troisième tome de La Balance Brisée, et donc cloturer deux séries.

Oui, j'ai un peu de boulot devant moi quand même.

Je vous souhaite de joyeuses fêtes


Bonnes fêtes à toutes et tous, et au plaisir de vous retrouver sur ce blog en 2014 pour de nouvelles folles aventures !

HO HO HO !

mardi 10 décembre 2013

À rebours et à retardement

Scorfel et Lennvor


La preuve.
J'ai passé un excellent moment à la convention Scorfel au mois d'Octobre ! J'en profite pour remercier une nouvelle fois les organisateurs et je vous redirige vers les blogs de Sophie Dabat et Mélanie Fazi qui ont bien retranscrit l'ambiane du salon. C'était convivial, animé et j'y retournerai avec plaisir !

Je suis un peu plus mitigée concernant le salon de Lennvor, parce que ce n'était pas le même public et du coup, je me suis empiffrée de michokos parce qu'à part quelques enfants, personne n'en a voulu. La prochaine fois, je crois que je ferai l'impasse. :/ Néanmoins, je ne me suis pas tournée les pouces et j'ai beaucoup discuté ;-) . Entre deux caramels, j'ai également signé un grosse pile de livres commandés via le site des Editions du Riez et j'étais aux anges. Merci à vous !

Planning et retards


Bon, suite à une rentrée chargée, j'ai pris du retard mais j'ai terminé Animale et je repasse sur les chroniques de Siwès. Mais j'en ai fini un sur deux, ce n'est pas si mal !

Voyez, Chuck est d'accord.

Ca commence à bouger pour Subliminale, mais pour l'instant, je ne peux rien vous dire, alors il faudra prendre votre mal en patience. Si vous êtes intrigué(e), vous pouvez toujours consulter les boards pinterest des bouquins:



Une question vous dites ?


Earane m'a tagguée pour une chaîne le mois dernier. Je bats le record du temps de la réponse la plus longue à venir !


1) Plus lecture ou écriture ?
Les deux, mon capitaine !

2) Si tu écris, dans quel contexte es-tu le plus à l'aise pour le faire ?
Chez moi, à mon bureau, avec toutes les portes fermées pour être seule avec moi-même.

3) Lecture numérique ou papier ?
Les deux. J'aime le papier et le numérique est pratique.

4) La chose que tu emporterais si tu devais t'exiler sur une ile déserte ?
Un téléphone à hyper longue portée capable de toucher un satellite, histoire que quelqu'un vienne me sortir du pétrin avant que je me fasse dévorer par un animal sauvage ou que je devienne folle (au choix).

5) Un personnage célèbre que tu aurais aimé être ?
Je ne sais pas. Honnêtement, les personnages célèbres ont eux aussi leurs déboires (voire leur mort atroce) et la dernière fiche que j'ai consultée sur Wikipédia était celle de Marie Curie. Hum.

6) Si l'on t'offrait une seconde vie après la nôtre, en quoi te réincarnerais-tu ?
En humain. Avec des pouvoirs psychiques si possible. Mais vous êtes sûre qu'on aura le choix ?

7) La qualité qui te définit le plus ?
Tolérante.

8) Le défaut ?
Têtue.

9) Le défi que tu aimerais relever ?
Boucler Siwès 2 pour fin janvier, mais je crois que le planning est foutu.

10) Quelle est ta plus grande peur ?
La mort.

11) De quoi es-tu le plus fier/fière ?
Je ne suis pas fière de quelque chose en particulier, mais je suis contente que ma vie se passe plutôt bien de manière générale.

mercredi 4 décembre 2013

Des promesses et des "Tome 2"

C'est fou la pression qu'on se met quand il s'agit d'écriture et j'expérimente une nouvelle problématique de cet "art" avec mes tomes 2 (Animale et Le Lion à la Langue Fourchue) : la façon de traiter les promesses inhérentes à la nature d'un tome 2.

Je ne parle pas là des attentes qui se situent au niveau de l'intrigue comme la résolution des conflits, les questions laissées sans réponse ou les ouvertures semées par l'auteur, non je m'intéresse dans cet article à ce qui se situe à un niveau plus complexe, voire émotionnel et qui relève des attentes du lecteur.

Qu'est-ce qui fait un bon tome 2 ?

Vaste question.

Mon postulat de départ



J'ai beaucoup réfléchi aux seconds volets des sagas connues que j'ai aimés. Les exemples connus qui me viennent en tête (en jeunesse) sont A la croisée des mondes de Philipp Pullman et Harry Potter de J.K. Rowling, mais aussi les Hunger Games de Suzanne Collins ou encore les Uglies de Scott Westerfield. Il y en a bien d'autres, évidemment, mais je ne les citerai pas tous.

Un premier tome pose l'intrigue, les personnages, l'univers, les enjeux ; il bénéficie de l'attrait de la découverte et d'une certaine bienveillance de la part du lecteur. Même si le premier tome ne l'a pas tout à fait convaincu, ce dernier peut donner sa chance au suivant, en espérant que les défauts de "début" auront disparu et que le petit goût de "reviens-y" se transformera en un "j'en veux encore !"

J'y vois une nouvelle mise à l'épreuve de la série.

Peut-être pas à ce point-là quand même.
Lorsque j'endosse ma cape de lectrice, j'attends de voir si l'essai sera marqué, si ce volet confirmera ma première impression, si mes attentes seront comblées, si j'aimerai autant sinon plus que le premier tome et si j'irai au bout de la série. Il y a donc un enjeu important afin de fidéliser le lecteur (parce que, quand on écrit une série, ce n'est pas juste pour que les gens lisent le tome 1, sinon, on écrirait un one shot).

Du côté du lecteur


Le roman d'une série bénéficie de quelques avantages par rapport à un texte seul. Le lecteur n'a pas besoin de se frotter à un nouvel univers ou à une nouvelle galerie de personnages (il y a au moins quelques survivants) et il s'est acoutumé au style de l'auteur. Donc, il a moins d'efforts à fournir pour entrer dans l'histoire. Cette connaissance lui donne l'impression qu'il va enfiler une bonne paire de pantoufles : il sait où il va et il s'attend à ce moindre effort, mais pas seulement.

Moi non plus je ne pense pas que le pire soit derrière nous.
Ce détail à double tranchant a son importance du point de vue de l'auteur. Son lecteur espère retrouver ce qui lui a plu dans le premier opus. S'il ne retrouve pas ce qu'il veut, il risque de le prendre mal et de se tirer. S'il retrouve assez de ce qu'il a aimé précédemment, il y reviendra, mais en râlant pour la forme. S'il trouve de nouvelles "choses" à aimer, en plus de ce qu'il espérait, il sera ravi.

Voilà, on met en plein les pieds dans une partie du problème. L'auteur raconte une histoire, telle qu'elle vit dans son imaginaire. S'embarrasser des innombrables pantoufles des lecteurs, quand il part en trek en Himalaya n'est pas une priorité à ses yeux. Parce qu'en plus, d'un lecteur à l'autre, pantoufle varie.

L'auteur fera moins le malin avec son sac rempli de pantoufles.

Comment gérer ces attentes ?


Chercher à contenter tout le monde me paraît être une gageure ; à mon avis, il vaut toujours mieux faire un choix et s'y tenir. Il appartient à l'auteur d'identifier les ingrédients qui selon lui définissent son texte, puis de les appliquer à la série. Proposer au lecteur une corde et un baudrier auquel s'accrocher ne l'empêchera pas de choisir la voie d'escalade à main nue s'il est motivé. Mais au moins, vous aurez balisé le chemin et puis comme il a mis des pantoufles...

[Ma métaphore commence à prendre l'eau.]

De toute façon, l'auteur doit définir à un moment ou à un autre ce qu'il a voulu mettre dans son histoire afin d'être capable de la défendre et d'en parler. Ce travail nécessaire prend tout son sens au niveau de la série : elle doit posséder une identité.

Prenez les Sherlock Holmes par exemple. Le couple Holmes-Watson est au fondement de l'identité du roman, mais il y a aussi le rythme, l'atmosphère, et surtout la façon très personnelle que Holmes a de découvrir la vérité. Voire même sa façon de se comporter : le lecteur attend ses piques et ses extravagances.



Je suis sûre que vous voyez l'idée.

Au-delà de l'identité du roman


Certains éléments sont évidents, il n'y a pas besoin d'y réfléchir en particulier (comme pour Holmes), mais d'autres sont plus difficiles à identifier.  Les retours des bêta-lecteurs sont précieux pour les détecter.

L'exemple qui me vient en tête est le cas du personnage secondaire pour lequel le lectorat se prend d'affection alors que vous ne l'aviez pas vraiment vu venir. Autre exemple fréquent, la sous-intrigue du premier opus pour lequels les lecteurs se passionnent.

Par exemple, dans Subliminale, il y a un personnage mystère qui a beaucoup plu et qui à l'origine ne devait pas prendre beaucoup de place. Mais il a tellement plu que j'ai d'emblée décider de lui donner un rôle dans le second tome, puis dans le dernier.


Je me demande si c'était le cas de Gollum.

Il y a aussi tout un tas de petites touches qui sont importantes mais plus difficiles à détecter. Par exemple, si vous introduisez de l'humour (même rare) dans un premier opus, il en faudra une dose équivalente dans le suivant. Si aucun fabuleux ne se moque des humains dans le tome 2 des chroniques de Siwès, cela manquera au lecteur.
Je tenais à le caser celui-là.

Vu que j'y réfléchis depuis longtemps, j'en suis carrément venue à la conclusion que plus le terrain commun est grand entre deux volets d'une série, plus il y a de chance pour combler vos lecteurs et les faire tomber amoureux de la série. Par terrain commun, j'entends bien le nombre de caractéristiques communes.

Dans Harry Potter, c'est flagrant, parce qu'il y a plein de "rituels": les tomes sont calqués sur l'année scolaire, on passe par le Poudlard Express à chaque volume, les jumeaux Wesley font des blagues, il arrive un truc affreux à Harry en relation avec Voldemort, etc.

Le quidditch aussi.

Faut-il juste reprendre la "recette" du tome 1 ?


Non, parce qu'évidemment, le lecteur n'a pas envie de relire la même histoire. Rien de pire qu'un lecteur qui décroche d'une série parce que "c'est tout le temps la même chose". Le lecteur a envie de chausser des pantoufles certes, mais il a l'intention de voyager, pas juste aller du fauteuil au canapé. Il faut que le tome 2 fasse évoluer les personnages et les intrigues.

J'irai même plus loin : si possible, il faut essayer de surprendre son lecteur avec de nouveaux arcs, de nouvelles intrigues et en utilisant tout ce qui a été mis en place dans le tome 1. Un tome 2 est un roman avant tout. Il ne faut pas le réduire à une promesse ou à des attentes à combler.

Il ne faut pas que le lecteur se lasse à cause de ce qu'il a aimé précédemment. Si l'une des caractéristiques de votre roman, c'est l'action, vous devez remettre de l'action mais vous ne pouvez pas vous contenter de mettre une course poursuite à chaque tome. Vous devez varier l'action et vous renouveller.

Tchou-tchou
Je reviens sur l'exemple du Poudlard Express. Il se passe toujours quelque chose dans le Poudlard Express, du coup le plaisir est renouvellé. Si, à chaque trajet, Harry se contentait de se faire embêter par Drago Malefoy, cela perdrait vite son intérêt.

À mon avis, vous n'avez pas besoin de copier le tome 1 mais plutôt de jouer avec ce que vous y avez mis, exactement comme avec l'intrigue que vous déroulez et avec les personnages que vous mettez en scène.

En conclusion

Ces quelques remarques tombent sous le sens, mais c'est bien difficile d'y voir clair tant qu'on n'a pas eu de retours de lecteurs sur son texte. Je vous conseillerais de ne pas seulement chercher à faire plaisir au lecteur (c'est aussi le piège quand on s'intéresse à ce genre de problématique) : n'oubliez pas de vous faire plaisir et de vous amuser. Cela se sentira à la lecture.

Un écrivain heureux pour un lecteur heureux.
Et vous, amis lecteurs, qu'aimez-vous ou détestez-vous rencontrer dans les tomes 2 ?


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Note : Cet article était en rédaction depuis quelques semaines (ou mois) et je le poste aujourd'hui suite aux premiers retours de mes bêta-lecteurs, tous très encourageants sur Animale (Merci encore à vous !). Mes références à Harry Potter ne sont pas anodines, car sans avoir la prétention de chercher à égaler l'oeuvre de J. K. Rowling, j'avoue qu'elle m'a influencée dans le bon sens.

J'ai notamment eu le plaisir de recevoir quelques explications de son intertexte par Silène Edgar - les inscrits de la convention CoCyclics ayant assisté à son atelier se souviennent forcément de la baguette de Harry Potter. Son analyse m'a aidé à murir dans mon écriture (pas seulement sur ce texte) et j'étais très touchée (et rouge) ce matin en découvrant l'article qu'elle m'a consacré. Je pense qu'on peut cuire un oeuf à même mes joues, mais c'est bon pour la confiance en soi. Merci Silène !

Je vous conseille également la lecture de l'article d'Aelys sur la gestion des informations au début d'un tome 2, très intéressant ;-)

vendredi 25 octobre 2013

Pitcher à la volée

Récemment, j'ai pris connaissance de l'excellent article d'Agnès Marot (une auteure talentueuse à découvrir très vite) sur les pitchs, et encore plus récemment, j'ai dû me plier à l'exercice pour me préparer à diverses choses, dont quelques salons de fin d'année.

Apprenez que j'ai longtemps eu un gros souci avec cette fameuse question :
"Alors, de quoi est-ce que ça parle ?"
Mon sentiment de l'époque, mais ça, c'était avant.
Précédemment, quand on me cueillait par surprise, j'ouvrais de grands yeux de poisson frit sur le point d'être gobé, et je bafouillais un truc sans queue ni tête, soit trop court (c'est une histoire avec des gros monstres), soit trop long ("(...) J'en étais où au fait ? ").

Quand la personne en face cherche un moyen de s'échapper

Dans le métier, c'est important de savoir présenter ses textes. Je vous assure que c'est affreux de lire le désespoir dans le regard de votre interlocuteur. C'est encore pire quand il s'agit d'un éditeur intéressé par vos projets.

 En tout cas, j'ai mis au point une recette, car j'ai eu la chance de recevoir les commentaires d'une experte sur l'une de mes tentatives et on va dire qu'un peu de lumière est entrée dans la caverne de mon cerveau.

Bon, alors, cette recette ?


Déjà, lisez bien l'article d'Agnès Marot, parce qu'en réalité, j'utilise une variante. J'ai testé sur mes bouquins, ça marche.

Avertissement : les exemples suivants ne sont pas des pitchs "travaillés" pour accompagner un envoi de manuscrit : ils sont pleins de répétitions.

C'est parti.

1. J'expose grosso modo de quel genre de roman il s'agit:
Siwès:
 La Guerrière Fantôme est un roman de fantasy, tout public, accessible dès 15 ans.
ASLO
Au Sortir de l'Ombre est un thriller fantastique, qui se passe à Londres en 1890, à l'époque de Jack l'éventreur.

2. Ensuite, je présente le personnage principal (ou si ce n'est pas possible, je parle du groupe de  protagonistes) que je place dans la situation initiale au début du roman.

Siwès
La nuit, pendant ses rêves, Siwès se projette dans un monde peuplé de dragons et de diverses créatures fabuleuses.
ASLO
C'est l'histoire de trois tueurs qui se trouvent envoyés en mission spéciale de protection, auprès d'une prêtresse qui retient enfermé un monstre dans son ombre.

3. Vient maintenant l'élément déclencheur du roman, ce qui vient lancer l'histoire à proprement parler.
Siwès
Un tigre fabuleux lui révèle sa nature d'esprit guerrier et la pousse, de fil en aiguille, à prendre part à la guerre qui ravage son monde.
ASLO
La situation échappe à leur contrôle et ils prennent la fuite avec la prêtresse, avec d'autres tueurs de leur propre organisation lancés à leurs trousses.

4. Ensuite, je termine par une ouverture :
Siwès
Siwès décide de trouver un moyen de vaincre les armées ennemies, sans se douter qu'elle est sur le point de bouleverser le cours de sa propre existence.
ASLO
Nos héros en viennent à mener l'enquête sur ces traîtres sans se douter qu'en toile de fond, ce sont les monstres de l'ombre qui tirent les ficelles.
(Mon arme fatale: le sans se douter que, pour créer de l'ironie dramatique. ;-) )

5. (Optionnel) En fonction de l'interlocuteur, vous pouvez parler des sources d'inspiration et/ou des livres qui se rapprochent du vôtre et/ou des thèmes et/ou ce que vous promettez (frisson, boules de feu, beaucoup de dragons).

Hum.

A l'oral, cela passe beaucoup mieux.

Les détails qui tuent



L'important, c'est de faire court et d'éviter au maximum de donner des détails (sauf si on vous pose des questions).
Soyez concis.

Surtout, surtout, évitez d'énumérer des noms. A la limite, utilisez celui du protagoniste principal, mais n'en donnez pas d'autres, l'interlocuteur ne les retiendra pas. Au contraire, plus ils se multiplient, moins il les retient, et plus vous risquez de présenter les personnages, de vous étaler, de partir dans une mauvaise direction.

Evitez également d'utiliser des termes trop spécifiques à votre roman. Par exemple, au lieu de parler d'agents et de traqueurs dans la présentation d'ASLO, j'ai employé le terme de "tueurs" qui parle à tout le monde.

En réalité, c'est surtout ce conseil à propos des noms qui m'a permis de changer radicalement ma façon de présenter mes textes. Avant, je sentais que certains noms semaient la confusion de mon interlocuteur et je m'empressais de les expliquer. Et je partais loin...

Moments de solitude, hum, bref.

Tout s'apprend


Si comme moi, vous n'êtes pas très à l'aise avec l'exercice, préparer une petite fiche de présentation à l'avance s'avère bien utile. S'entraîner en solitaire ou sur des copains, aussi. Tout est bon pour ne pas se transformer en patate au moment fatidique où vous devez donner envie de lire votre livre.

J'ai testé lors de la convention Scorfel, en apportant naturellement des variantes en fonction des interlocuteurs et je m'en suis très bien sortie.

J'ai dédicacé plein de bouquins samedi dernier !

lundi 14 octobre 2013

Les réseaux sociaux

Comme un certain nombre d'auteurs, j'ai mis en place des outils type réseaux sociaux, compte twitter & page fan facebook, ainsi que des boards pinterest, en plus de ce blog.

La question qui revient : est-ce que ça vaut le coup ?


Entretenir une présence sur le web a un coût qui s'évalue en minutes voire en heures hebdomadaires, alors il est légitime de s'interroger, n'est-ce pas ? Je n'ai pas d'avis tranché sur la question.

Tout dépend de la façon de communiquer, et surtout des attentes qu'on place dans ce type de réseau. Il faut évaluer le retour sur investissement, en quelque sorte. Même en déployant une énergie folle, il est difficile d'obtenir des centaines de fans en quelques jours (sauf si vous êtes déjà connu de votre public). Il n'y a pas de recette miracle pour que la sauce prenne, à part le travail et l'expérimentation.

C'est ce que je me dis tout le temps pour ne pas être déçue.


Pour fédérer autour d'un nom ou d'un livre, il faut publier des informations intéressantes, et ce, régulièrement, sans lasser l'auditoire. La tâche n'est pas aussi aisée qu'il y paraît. L'actualité d'un auteur peut ressembler à un encéphalogramme plat lorsqu'il  est occupé à écrire un projet et qu'il n'a pas de parution prévue à court terme. C'est un peu plus compliqué pour un auteur de "nourrir" un auditoire par rapport à un éditeur, par exemple, dont l'actualité est rythmée par les annonces des futures parutions, les chroniques concernant son catalogue, les apparitions de ses auteurs sur les salons, les jeux-concours, etc.

Donc, il faut produire du contenu, mais en plus, il faut tenir sur la distance.

Le terme contenu, je ne trouve pas ça terriblement respectueux pour le lecteur, comme pour l'auteur. On rentre dans la logique marketing, comme si nous devenions des produits, tout autant que nos livres. Heurk.

Je préfère m'intéresser au cadre humain de l'échange. Donc oui, selon moi, ça vaut le coup si vous avez envie de discuter avec vos lecteurs à travers ces médias.Voilà, le dialogue, c'est la clé. Je crois que si vous avez envie de communiquer avec vos lecteurs, que vous le faites avec plaisir, les liens se créent naturellement, un peu comme dans la vraie vie.

Si vous avez plus d'attentes que de simples contacts avec vos lecteurs, cela dépendra de votre succès à bâtir  une communauté active qui vous rendra visite sur les salons, publiera des avis (ce qui est précieux) ; rien que ça, c'est formidable*.  Cerise sur le gâteau, cela peut peser dans la balance pour certains votes de prix des lecteurs.

Cependant, attention : mille fans ne veut pas dire mille ventes, ni mille personnes qui lisent tout ce que vous postez.

Qu'est-ce qui marche bien ?


Soyons honnête. ^__^°
Difficile à dire. Il y a plein de profil d'auteurs qui partagent des réflexions sur leur quotidien, leur actualité, leurs convictions, leurs projets en cours, leurs lectures, leurs chats, leurs apparitions publiques, leurs travaux de couture.

Si vous vous posez la question de ce que vous pourriez publier, je vous conseille de les suivre à votre tour et de définir ce que vous êtes prêt(e) à faire ou non. Il vaut mieux rester soi-même à mon avis, cependant certains auteurs mettent en place de véritables stratégies.

Vous pouvez vous renseigner sur le Community Management et la toile ne manque pas de conseils pour "cultiver son influence" (j'admets un soupçon d'ironie). A vous de séparer le bon grain de l'ivraie. Je me rappelle avoir lu les conseils d'une auteure qui a créé une page fan dédiée à un de ses personnages, et elle lui donne la parole tous les jours. Le personnage a sa propre vie virtuelle et souhaite même son anniversaire à chaque fan. Bref, c'est un travail de dingue.

De mon côté, je n'ai pas de stratégie. Je m'exprime quand j'en ai envie, sans contrainte, joyeusement, et je laisse le temps faire son oeuvre. Mon "public" s'élargira avec les nouvelles parutions. Je ne suis pas une communicante "née" ou une personne formée à la communication. Alors, en plus de relayer les infos sur mes bouquins, je me contente de poster ce qui me passe par la tête. D'ailleurs, ça me convient bien qu'on me suive pour cette raison et les échanges que j'ai par ce biais me suffisent.

Concrêtement, est-ce que cela rapporte des ventes ?


Oui et non. Comme je le disais plus haut, mille fans, ce n'est pas mille acheteurs.

Une communauté de fans ne suffit pas à franchir la barre des quinze mille ventes. Je sais, vous connaissez des contre-exemples, comme la série d'Oksa Pollock où le bouche à oreille qui a conduit le bouquin au succès. Je pense que le succès doit plus au bouquin en lui-même, qui plaît et dont on parle du côté des lecteurs (ceux-ci n'appartenant pas forcément à vos fans visibles).

Malgré un investissement conséquent, vous pourriez être déçu. Il ne vaut mieux pas compter uniquement sur les réseaux sociaux pour vous donner une notoriété. Celle-ci découle de nombreux paramètres, dont font partie le travail de l'éditeur, ses relations avec la presse, les invitations qu'il vous dégottera pour les salons, etc.

Les gars qui sont réellement connus n'ont pas besoin d'entretenir une page facebook ou un blog, ou alors ils embauchent des gens pour le faire à leur place.

Autre point : la portée des réseaux est aussi sujette à la critique. Je vous suggère de lire par exemple les articles de Lionel Davoust concernant facebook:


J'adore le blog de Lionel Davoust.

Les réseaux sociaux, un piège ?


Dans mon article sur les chroniques, j'ai parlé des dérives potentielles liées aux fans qui ont un tempérament de chevalier des croisades et je ne vais pas revenir là-dessus. Mais il est clair qu'avoir une communauté en interaction directe avec soi peut également poser des problèmes.

L'activité est chronophage:
  • Le phénomène d'addiction existe (vérifier ses interactions (like ou favorite), ses messages, ses commentaires).
  • Il y a une net-étiquette à respecter - il faut liker en retour pour dire qu'on a lu, il ne faut pas oublier de répondre aux questions - enfin, si j'ai bien compris ; j'avoue que pour tweeter entre les RT et les codes, parfois je ne comprends rien.
  • Les interactions peuvent dériver (ma technique, un bon troll est un troll bloqué - ne nourrissez jamais une discussion avec un troll).
  • Il y a aussi des petites dérives comme des gens qui vous postent des pubs pour leurs bouquins dans vos commentaires (la touche suppr est mon amie).
Level: Beginner (moi)
C'est plutôt tranquille. Régulièrement, des lecteurs vous envoient un message ou vous commentent. RAS.

Level: Intermediate
Passé quelques milliers d'exemplaires, en imaginant que votre plan de conquête du monde se déroule comme prévu, il est possible que vous ressentiez une certaine pression via ces moyens, surtout si vous devez livrer une saga, à coup de plaintes diverses et variées concernant les rythmes de parution, les couvertures qui plaisent ou non, etc.

Level: Star
Quand les lecteurs sont vraiment nombreux, les courriers se multiplient, et avec, les demandes, les attentes, ça prend des proportions folles. Neil Gaiman a parlé de prendre un congé "réseaux sociaux" pour avoir le temps de s'ennuyer et d'écrire. George R.R. Martin subit une pression incroyable de la part de ses fans.

(Je vous conseille également de lire http://www.fantasy.fr/articles/view/9521)

C'est quand même un exercice de haut vol


Je disais plus haut qu'il suffisait d'être naturel, mais bon, méfiez-vous. Une page ou un compte public, ce sont des images que vous fabriquez. Les gens que vous touchez ne vous connaissent pas forcément. C'est un peu la place publique, internet, surtout dans les réseaux sociaux où il y a beaucoup de gens qui circulent.

Il est tentant de se "lâcher" sur sa page (plainte, cris d'amour, râlerie), mais  la somme de vos posts constituent votre image, en particulier les derniers visibles dans le marécage numérique ; il vaut mieux se lâcher sur son compte privé pour éviter les déformations et interprétations (vous faites comme vous voulez, évidemment).

Arf.

Je n'aime pas m'imaginer avec un porte-voix, tout sourire, en balançant mes news et des gifs de chats dans une avenue déserte, mais il faut reconnaître qu'internet est loin d'être un salon de thé cosi avec un nombre connu d'interlocuteurs.

Je le vis comme une grande voie où les badauds s'attroupent, invisibles, autour des discussions que j'ai avec quelques personnes. Ceux qui "likent" indiquent qu'ils écoutent et approuvent. Les autres écoutent, parfois à peine, juste le temps de passer, d'autres tendent l'oreille et jugent. Il y a un petit côté glauque, hein. Les interactions avec les utilisateurs rendent la chose très supportable, comme des visages qui vous sourient à travers la nuée. ;-)

(Si vous lisez entre les lignes, vous devinez que je suis plus timide qu'il n'y paraît de prime abord. ^_^)

Est-ce qu'il y a des erreurs à ne pas commettre ?


Méfiez-vous de la publication d'extraits. Emporté(e) par l'euphorie d'un passage fraîchement écrit, on peut avoir envie de publier un petit bout sur sa page pour ceux qui suivent la rédaction du bouquin, mais attention au fucking faux pas:

  • choisir un passage que personne ne comprendra hors contexte.
  • publier un truc avec des fautes d'orthographe, ou des problèmes de construction, ou des répétitions.
  • Spoiler un élément clé que les lecteurs vous reprocheront (ça a un petit côté amusant, quand même  ^^)

Il y a des gens pour attraper le bâton et vous battre, d'autres pour ricaner sous cape. Des lecteurs pour se désabonner à la première faute d'orthographe. Si. Même chose quand vous publiez un extrait de chronique de blog.

Mea culpa, j'ai le don pour faire un copier-coller vite fait, en ayant choisi LA ligne dans la chronique où il y a une faute d'ortho ou une typo.
Pas la classe.

(Je m'excuse pour les fautes dans mon blog, au passage. Ne me quittez paaaas.)

Est-ce que les réseaux sociaux sont un passage obligé ?


Pour un auteur, être ultra-présent sur le web n'est pas obligatoire à mon avis. Le temps, les parutions, le travail des éditeurs, les chroniques, les interviews font leur oeuvre. A chaque nouveau roman, le pool de lecteurs grandit. :-D A mon échelle modeste, les réseaux sociaux sont un genre de bonus pour communiquer avec les lecteurs.

Lorsqu'on maîtrise ces outils, cela peut contribuer à se professionnaliser (un beau site, un beau blog, des comptes actifs et suivis par quelques dizaines ou centaines de personnes). Il n'y a pas que les lecteurs qui s'intéressent à ces médias, les éditeurs aussi.

Il y a un choix à faire, en fonction de ses envies. En tout cas, je ne crois pas que "se forcer" soit une bonne idée.

En conclusion


Se préparer et réfléchir à ce qu'on va faire de ces outils avant de se lancer me paraît être une sage façon de procéder.

Mais sinon, honnêtement, il n'y a rien de plus important qu'écrire de bons romans.

Ca, j'y crois.

* J'en profite pour remercier les gens qui suivent mes écrits ou mes discussions, parce qu'ils sont charmants et que leurs petits mots sont autant d'encouragements qui me touchent. 

lundi 30 septembre 2013

S'investir dans son texte, au bon moment

Au hasard de mes errances sur le web, je constate parfois de la souffrance dans la quête de l'écriture et de l'édition. Entre le boulot que ça représente, les longues attentes, les refus, les doutes, les problèmes éditoriaux, il y a de quoi couper l'appétit à un Père Noël sur le point de se goinfrer de chocolat. Je n'exagère pas.

Miou.
Pour chaque texte, il y a des mois, voire des années d'investissement, avec ses tripes et son sang, ses espoirs, ses rêves... Difficile de tirer un trait là-dessus et de passer à la suite.
Ou pas.

Je ne prétends pas que chacun en soit capable, mais je pense que c'est une bonne façon de se protéger des déceptions.

En général, quand j'ai fini de travailler un texte, je prends mes distances avec lui. Tant que j'écris ou que je corrige, j'y mets mon coeur, mes tripes, je m'amuse ou je souffre (en fonction de ce que j'inflige à mes personnages), mais une fois que j'ai terminé mon boulot, quand le roman m'échappe, je me coupe de lui autant que possible.

Bye bye petit roman !
 Je continue d'aimer mon texte mais je ne veux pas me rendre malade d'angoisse alors qu'il est parti vivre sa vie (dans sa quête éditoriale ou auprès de ses lecteurs). De la sorte, il m'est plus facile d'encaisser les refus et critiques*. En général, j'ai déjà entamé une nouvelle relation avec un texte passionnant. Et puis, vu le nombre de projets que j'ai dans le tiroir, il vaut mieux pour ma santé mentale que je ne reste pas attachée à chacun d'eux.

Quoique.
Je ne souhaite pas que l'un compte plus que les autres à mes yeux (même si peut-être que je ne tiendrai pas sur ce point, le jour où je reprendrai mon Gros Oeuvre) :  je n'ai pas envie de mettre tous mes oeufs dans le même panier au risque de faire voler mon petit coeur en éclat si les choses ne se passent pas comme prévues.

J'ai conscience que certains de mes textes ne seront pas assez vendeurs, par exemple, (même si j'ignore lesquels). J'ai aussi la certitude que tous ne seront pas fabuleux. Est-il possible qu'un même auteur ne produise que des textes formidables? (à part Neil Gaiman, je veux dire.) J'en doute.

L'avenir d'un texte reste un parfait mystère à mes yeux. Même publié, on ne sait pas comment il sera reçu, si les ventes suivront, etc. Je préfère ne pas m'en préoccuper. Je n'ai pas envie de vivre dans une attente perpétuelle, celle du prochain texte accepté ou de la prochaine chronique positive, entre autres. Trop d'aspects de la vie d'un livre échappent à mon contrôle.

Il me paraît plus sage de me satisfaire de ce que j'ai déjà (carpe diem, on peut crever demain) et de profiter de ce que chaque jour a à m'offrir. L'écriture est d'abord une source de joie et d'émotion, un plaisir, une passion. Elle doit enrichir ma vie, non me la pourrir (ça, c'est dit !)

Donc, mon truc, pour bien vivre mon écriture, c'est de m'investir à fond tant que mon texte n'appartient qu'à moi. Cela n'empêche pas les grandes joies lorsque le Plan de Conquête du Monde se déroule comme prévu : les gentils messages, les éditeurs enthousiastes, les rencontres avec d'autres auteurs, les discussions avec les lecteurs. Il y a aussi les petites déceptions, je ne prétends pas avoir un blindage en parpaings, mais je surmonte vite ; comprendre, il faut plus qu'un mauvais retour pour me gâcher la journée.

Peut-être qu'en me lisant, vous vous direz que c'est facile pour moi de bien vivre mon écriture, parce que plusieurs de mes livres sont parus ou à paraître. Pourtant, ça n'a pas toujours été le cas. Avant Au Sortir de l'Ombre, il y a eu d'autres textes et je me souviens d'eux. Bien que je les aime toujours, je ne suis pas triste qu'ils demeurent dans un tiroir.

Je ne prétends pas que ma "façon de faire" puisse s'appliquer à tout le monde; n'y voyez là qu'un partage d'expérience.

Bonne journée à toutes et tous !

*pour les retours positifs, ça part direct engraisser mon melon — je rigole, hein.

lundi 23 septembre 2013

Dédicaces en octobre et novembre

La convention Scorfel - 19 octobre


Je serai samedi 19 octobre à la convention Scorfel à Lannion, en dédicace sur le stand du Riez, avec Au Sortir de l'ombre, et le tome 1 des chroniques de Siwès, La Guerrière Fantôme.

La convention Scorfel est une convention ludique, avec des jeux de rôle et de plateau, une reconstruction médiévale à l'extérieur, et plusieurs auteurs et illustrateurs en dédicace : Silène, Mélanie Fazi, Maëlig Duval, Sophie Dabat, Andoryss, Gaboo !

http://scorfel.blogspot.fr/p/programme.html



J'en profiterai également pour aller voir l'exposition steampunk au château de Kergrist, qui se tient du 19 octobre au 5 novembre.
Une de mes amies y expose des costumes et je vous invite à découvrir son blog : http://www.lamaisondeclaudine-blog.com/

Le salon du livre de Lennvor - 23 et 24 novembre

Je serai sur le stand des éditions du Riez pour le salon du livre de Lennvor, qui a pour thème les agents secrets cette année.

Le salon se tient au Relecq-Kerhuon, donc très près de chez moi.
Plus d'informations sur le site, ici: http://lennvor.e-monsite.com/











mercredi 4 septembre 2013

Pourquoi lire des manuels ?

Cet été, comme tous les étés, pendant les vacances, je me suis programmée un petit guide d'écriture: Ecriture, mémoire d'un métier de Stephen King.

Les guides d'écriture sont parfois considérés comme maléfiques (j'exagère à peine ^_^), ou disons plutôt qu'un bon nombre d'auteurs s'en méfient. Il paraît que la recette du bon blockbuster existe déjà pour les films, alors, en poussant un peu dans cette direction pour les livres, on pourrait se retrouver avec une panoplie de romans mal foutus et stéréotypés. Pire, avec une recette imposée par les éditeurs...

Hum. Laissons-là ce malheureux terrain glissant.

Heureusement, entre lire un manuel d'écriture et l'appliquer à la lettre, il y a un monde (à mon avis). Comme pour toute lecture, il faut prendre du recul et faire preuve de discernement. Déjà, ça m'étonnerait qu'un auteur applique bêtement une théorie qui ne l'a pas convaincu. Bon, et de toute façon, si un auteur est fermement décidé à produire un best-seller en s'inspirant d'une recette, c'est son problème (et surtout, qu'il n'oublie pas de nous la recommander ! huhuhu !)

Après, vient la question du jeune auteur mal avisé, qui pourrait foncer tête baissée dans les conseils avec la ferme conviction de bien faire. J'aurais tendance à dire qu'on ne fait pas d'omelettes sans casser d'oeufs. Le jeune auteur étant jeune par définition (ah ah), il doit expérimenter pour apprendre, alors autant tenter le coup, quitte à se planter. Il faut bien commencer par quelque chose, non ?

En plus, dans un guide, il y a à boire et à manger (je suis en forme, il n'y a pas à dire): on est d'accord, ce qui a marché pour l'auteur du guide ne fonctionnera pas pour tout le monde. Par exemple, dans mon cas, ça ne marchera jamais de faire un synopsis avec étapes et tout le tremblement à la Truby, vu que j'écris au fil de la plume. Tout n'est pas à jeter pour autant. Un auteur qui a un eu un grand ou un petit succès doit bien avoir deux-trois trucs intéressants dans sa musette. On peut se contenter de piocher ce qui nous parle.

J'ai tendance à penser que le véritable enjeu est ailleurs. Il s'agit de cultiver ses propres capacités d'analyse. Lorsqu'on travaille sur un nouveau projet, il y a toujours une part de tâtonnement (peut-être que de vieux briscards à la biblio longue comme mon bras n'en sont plus là, c'est sûr). Le tâtonnement ouvre le champ de l'expérimentation et c'est chouette, hein, mais si on peut se permettre de gagner du temps grâce à l'expérience des autres, ce n'est pas plus mal.

Je vais recourir à une métaphore tout gracieuse. Cela ne m'embête pas de me croûter à cause d'un nid de poule que je n'ai pas anticipé ; je remonterai sur le vélo même avec les genoux en sang, parce que de toute façon, j'irai jusqu'à la ligne d'arrivée. Mais si j'avais pu lire sur la carte qu'à cet endroit, il fallait ralentir à cause de ces fameux nids-de-poule, honnêtement, j'aurais préféré.

Lire des romans me permet d'observer ce qui fonctionne dans d'autres histoires, me relire et bêta-lire les autres me permet de m'améliorer, et je pourrais m'en contenter, mais les conseils d'écriture relèvent d'une autre forme de curiosité. Ils apportent un nouvel éclairage sur des situations précises, en plus d'une expérience et d'une approche différente de la mienne. Cela m'intéresse de comprendre comment les autres procèdent. Je range ça dans le domaine de ma culture générale d'auteur, on va dire.

J'ai remarqué que les manuels étaient utiles à différents stades du procédé d'écriture, autant durant la planification, que l'écriture ou bien la correction.

Parfois, ils donnent à réfléchir sur un sujet qu'on n'avait pas pris le temps d'examiner.
Parfois, ils créent une petite étincelle de compréhension et lèvent le voile sur des automatismes déjà acquis.
Parfois, ils révèlent un nouvel angle d'attaque pour un problème dont le statut passe d'épineux à potentiellement résolu.

Peut-être que j'aime les manuels parce que je cherche à maîtriser ma création, ce qui est parfaitement illusoire, puisque je ne parviens pas à brider mon imagination. Il m'arrive aussi de temps en temps d'avoir de bonnes surprises, comme lorsque je m'aperçois que j'étais déjà arrivée à certaines conclusions que Stephen King partage dans son bouquin (la drogue et l'alcool en moins). C'est un sentiment aussi étrange que bienvenu.

Sinon, c'est mon père qui m'a appris à faire du vélo. Je pédale comme une dinde, avec un style tout dans la crispation, en particulier dans les descentes. Heureusement, je me débrouille mieux avec un clavier.

Mais c'était bien les vacances. Pour vous aussi, j'espère. ^__^

Bonus: Alexandre Astier qui parle de Christophe Vogler (notez la conclusion sur l'architecture)



Bonus : Ma petite liste d'ouvrages à lire (entre autres)

La dramaturgie d'Yves Lavandier
http://www.clown-enfant.com/leclown/dramaturgie/
[Un ouvrage de référence. Il s'agit de dramaturgie, certes, mais avec un peu de recul, vous y trouverez de bons éléments pour vos textes]

Anatomie du scénario de John Truby
[Un ouvrage intéressant pour la construction du récit et des personnages]

Mémoire d'un métier de Stephen King
[En cours - très intéressant]

Le guide du scénariste : La force d'inspiration des mythes pour l'écriture cinématographique et romanesque de Christophe Vogler
Le prochain sur ma liste

Les aventures de Robert (hum, beaucoup plus bas niveau que les précédents, mais bon, c'est mon blog)
http://syven-mondes.blogspot.fr/2009/01/les-aventures-de-robert-version-20.html

PS: il faudrait que je mette une liste de sites web, aussi. J'y réfléchis, c'est promis.

mercredi 31 juillet 2013

L'épineux problème de la reliure de manuscrit

C'est un poil délicat d'imprimer puis de relier 250 pages.
(Petite mise à jour d'un ancien article pour ajouter la solution des attaches plastiques - cafouillage dans les dates - et voilà, il est en haut de l'affiche.)

Reliure plastique

Dommage qu'il ne soit pas (souvent) permis d'imprimer recto-verso le manuscrit : outre le gain en timbre et en papier, il faut admettre qu'un tel pavé effraie plus d'un relieur. Quand on lui annonce qu'on compte lui en amener dix, il blêmit.

Premier point : la plupart de nos amis relieurs ne disposent pas de la bonne taille de reliure (250 pages, c'est épais). Il faut donc trouver la reliure avant d'amener le manuscrit à relier. Au pire sur internet, mais vu que les frais d'expédition coûtent moitié aussi cher que les reliures, question de principe, j'ai fini les acheter dans une papeterie du centre. Je n'ai plus qu'à aller les chercher.

Deuxième point : il faut compter 3 € 42 par manuscrit à relier là où je me suis rendue. Du moment que je n'y passe pas moi-même des heures, hein. ^_^
Mais bonjour le budget.

L'attache plastique pour archivage


Il est gros mon manuscrit, il est gros !
Sur un autre article, grâce aux conseils d'Huggy, j'ai découvert cette solution bon marché. Le résultat est moins beau qu'un roman relié, mais honnêtement, je pense que les éditeurs s'en fichent, du moment que les pages ne s'envolent pas. On trouve ces attaches à la maison de la presse même le dimanche matin, ainsi que dans n'importe quel magasin de bureautique.

L'attache plastique d'archivage, ça ressemble à ça.



Il faut débrourser de 8 à 35 € par lot de 5, 20, ou 100. Il suffit de faire des trous soi-même, comme pour des feuilles à mettre dans un classeur.

Pratique, rapide, efficace pour les pavés tellement gros que même le relieur n'en veut pas.

L'envoi, au final

Chaque manuscrit pèse 1kg 200, ce qui va me coûter en gros 4€50 par lettre. A ce tarif (dans les 8 euros par manuscrit dans le cas d'un exemplaire relié), je me demande comment ça se fait que certains auteurs ne ciblent pas mieux leurs envois.

Si vous écrivez de l'Imaginaire, je vous conseille le Guide des éditeurs édité par Tremplins de l'Imaginaire.
Pour le commander : http://tremplinsdelimaginaire.com/site/?page_id=12

lundi 22 juillet 2013

Dans la tête des lecteurs

Pour moi, un projet de roman, c'est dans l'ordre :
  1. L'écriture (c'est le moment plaisir) ;
  2. La relecture et/ou réécriture, aka nettoyons le texte et rendons-le lisible (c'est aussi un moment plaisir, mais nettement plus sérieux) ;
  3. La bêta-lecture (moment important plein de stress) ;
  4. L'envoi/la recherche d'éditeur (moment stress) ;
  5. Le travail éditorial (stress mais plaisir - préparer un beau texte pour une parution, c'est beaucoup d'émotions et de joie) ;
  6. La parution (l'euphorie) ;
  7. Les chroniques et retours des lecteurs (panel d'émotions).
Pour le dernier point, on peut se dire que c'est du tout ou rien. Il y a ceux qui aiment, ceux qui détestent. Ceux qui rentrent dedans sans problème, et ceux qui décrochent au bout de quelques pages. Le lecteur qui adore le texte sans aucune réserve est un oiseau rare et, lorsqu'un autre rejette un texte qu'il porte aux nues, il a parfois du mal à comprendre pourquoi.

Qu'est-ce qui ne va pas chez toi? Tout le monde aime les singes.

N'est-ce pas fascinant ? Intriguant ? Les mêmes mots, les mêmes histoires sont perçues différemment par chaque personne, qu'il s'agisse de l'auteur ou du lecteur. Il n'est pas rare de lire de la part d'un lecteur qu'il n'aurait pas choisi tel personnage principal, tel rebondissement, telle conclusion, etc. L'auteur répliquera intérieurement que c'est lui l'auteur, et que donc il a choisi ce qui lui paraissait le plus juste à lui. Le lecteur n'en aura pas conscience, évidemment, parce que lorsqu'il lit, il s'approprie le texte. Il se moque de la vision de l'auteur, elle est absente de sa lecture. C'est d'ailleurs très bien comme ça.

Faisons un parallèle. Prenons un guitariste qui joue un morceau en suivant une partition : s'il a entendu l'auteur la jouer, il pourra sûrement la rejouer exactement pareil, ou presque pareil, ou alors, il l'interprétera, il choisira de la rejouer à sa façon. En tout cas, s'il est bon en solfège, il est quand même capable de reproduire le morceau à l'identique.

Le lecteur n'a jamais eu la version de l'auteur. Il est tout seul devant sa partition. Il recrée la musique, mais les notes sont complexes à déchiffrer : elles sont constituées de milliers de mots, d'expressions, de symbôles de ponctutation, et énormément d'information à traiter.

NDA: Je pourrais m'appuyer sur les sciences psycho-cognitives, mais ce n'est ni un cours, ni une étude, juste une réflexion personnelle – traduire par "j'ai la flemme", alors on va se contenter de vulgariser tranquillement. 

Chaque personne a son vécu, sa base de connaissance, son language corporel, sa façon de s'exprimer et d'appréhender les signaux qu'elle reçoit (on peut parler de représentations mentales.) Ce qui fait que lorsqu'elle lit, les mots vont résonner d'une façon particulière.

Prenons un mot simple. Etoile.
Moi je pense tout de suite aux étoiles qui brillent dans le ciel.
Un chef dans un restaurant pensera peut-être au Guide Michelin ; ma fille, aux stickers qu'elle essaie de manger chaque matin ; mon fils, à La Guerre des Etoiles.
Vous avez saisi.

Dans le texte, les mots et les phrases sont assez précis pour lever les ambiguités. N'empêche, si on prend par exemple la phrase suivante : "Madame Cheval s'engagea sur une voie pavée.", les lecteurs voient sûrement des voies pavées différentes, et certains d'entre vous voient un cheval, non une dame, qui avance sur la voie pavée.

Il y a donc un phénomène d'interprétation qui introduit une légère distorsion. Lorsqu'on étudie les interactions humaines, on s'aperçoit que pour communiquer, les humains ont besoin d'un terrain commun. Si l'une des parties emploie des mots inconnus ou mal interprétés par l'autre, une incompréhension naît. Je pense que dans un texte, il y a plein de petites incompréhensions liées aux problèmes de terrain commun.

Il n'y a pas que les mots qui sont touchés par ce phénomène, il y a aussi par extension le style. Outre le choix des mots, le style passe par les constructions de phrases, de paragraphes, de chapitres, qui sont plus ou moins complexes. Parfois, sans être complexes, les formulations ne sont pas familières ou naturelles pour certains lecteurs ; c'est juste qu'ils ne sont pas habitués à la façon dont vous construisez votre texte, un peu comme quand on rencontre quelqu'un et qu'on met un peu de temps pour s'habituer à son humour.

Lorsque le lecteur commence un livre, il peut lui falloir du temps pour "entendre" sa musique, parce qu'il la découvre et qu'il lui faut établir des repères. Parfois, il n'y parvient pas et il abandonne. (Je n'essaie plus Proust depuis longtemps.) Bref, il y a une question d'expérience du lecteur, à savoir, pas depuis quand il lit, mais ce qu'il a lu et apprécié par le passé. Si vous et votre lecteur avez plein de lectures communes, il y a également de bonnes chances pour que vous ayez un beau terrain commun. Si le lecteur a déjà lu vos autres bouquins, il y a de bonnes chances pour qu'il entre facilement dans le prochain. Et si le lecteur reprend sa lecture depuis le début après s'être arrêté une première fois, il va peut-être balayer ses difficultés.

Au-delà du décodage à proprement parler du texte, d'autres problèmes surviennent au moment de l'identification avec les personnages ou des conflits que ces derniers vont traverser. Il faut également un terrain commun pour que le lecteur, à défaut de s'identifier, comprenne et accepte  ce qui se produit dans le roman. Il est important de le construire afin de rendre le récit crédible en livrant au fur et à mesure les éléments d'information nécessaires à la compréhension de l'histoire (l'auteur sait des choses que le lecteur ignore, et s'il ne les lui donne pas, il risque de le perdre.)

Il est aussi intéressant de constater que pour un personnage donné, les lecteurs ne vont pas retenir les mêmes facettes de son caractère. Le personnage renvoie à des lectures précédentes ou bien à des expériences personnelles qui influencent le jugement final du lecteur. Si l'auteur fait bien son boulot de caractérisation, il travaille sur les réactions des personnages, il leur fabrique un comportement, il leur forge un discours, et les lecteurs vont analyser ces éléments pour se construire une opinion sur le personnage. Dans le cas de Siwès, par exemple, elle n'a pas de corps et ses émotions la dominent au cours de ses rêves, ce qui la fait paraître plus jeune que 19 ans, ou bien agaçante et colérique, mais également touchante et tourmentée selon les lecteurs.

Il n'existe pas une seule vision d'un personnage, et ce que le lecteur en retient lui appartient. Par extension, il n'y a pas une seule vision du texte, et donc, il est possible de complètement passer à côté, parce qu'on va se focaliser sur ce qui retient notre attention (le style, l'histoire, les personnages) en bien ou en mal. Et puis on va lire entre les lignes, et ce qu'on verra ne sera pas forcément ce que l'auteur avait en tête.

Ma conclusion de ces petites réflexions à 2€50, c'est que j'ai l'impression que les textes agissent comme des miroirs déformants sur les lecteurs et qu'ils ne peuvent en apprécier la substance que s'ils parviennent à capter en partie leur reflet, de façon inconsciente car ils ne peuvent pas mentir sur ce qu'ils ressentent à la lecture. Et je crois aussi qu'écrire un bon texte accessible au plus grand nombre, c'est juste super difficile.

Au moins aussi difficile que ça.



vendredi 12 juillet 2013

Halte au 'Burn out'

Les corrections du moment à livrer bientôt
En général, j'évite de penser à cette masse de travail quotidien que, bravement, je prends à bras le corps. Je suis productive, efficace ; je gère mes différentes vies de sorte à ne délaisser personne et j'ai l'impression d'y arriver.

Mais la semaine dernière, j'ai eu le malheur de regarder mon nombre d'heures sur mon roman en cours (on peut voir le temps d'édition du fichier sous word 2010), puis de calculer mon quota horaire hebdomadaire sur les semaines incriminées. J'en ai eu le vertige.

Je me sentais fatiguée pour différentes raisons, mais là, j'ai carrément pris peur. Et la semaine suivante, je suis tombée malade, en plus. Signe que je sentais que le retour de bâton approchait. Parce que même si j'écris plus vite, je cumule les heures d'écriture, les corrections s'enchaînent, et le mécanisme a beau être bien huilé, les rouages de la machine s'usent quelque peu. (Dans ma tête, je suis un métier à tisser. Si-si.)

Pour couronner le tout, il s'avère que je n'ai pas pris de vraies vacances depuis 2008.

Du coup, j'ai pris quelques résolutions.
  1. Je finis tranquillement la rédaction de mon roman en cours pour la fin juillet.
  2. Je prends le soleil dès qu'il apparaît.
  3. Et, durant mes vacances, je n'emmène pas mon ordinateur.
Je vais juste... bouquiner. Ma PAL déborde et je n'ai rien lu depuis une novella le mois dernier (L'Après-Dieux de Maëlig Duval – une lecture dont on se souvient, je vous la recommande.)

C'est un peu effrayant de partir sans ordinateur, parce que je sais que les adiales vont venir me hanter (elles ne me lâchent pas) et que si je n'ai pas terminé la rédaction d'Animale d'ici là, cela risque de m'obséder. Au pire, j'écrirai sur mon carnet. Avec mon stylo fétiche.

Souhaitez-moi bonne chance.


mercredi 10 juillet 2013

Simplifier dans le texte

Kuba: http://openclipart.org/user-detail/kuba

En ce moment, je réfléchis beaucoup à la simplication dans le texte (en parallèle avec d'autres réflexions concernant le lecteur). Plus le point de départ est simple, plus il est facile pour le lecteur d'entrer dans le roman. Allons plus loin, si le roman est simple, il est plus facile pour le lecteur de se l'approprier et de le lire jusqu'au bout en intégrant chaque détail.

Mais qu'est-ce que je veux dire par simple ? Un texte façon "soupe" ? Avec des personnages bateau, une intrigue basique ? Pas du tout. Un texte plus simple à comprendre et à lire ne signifie pas qu'il doit être pauvre de détails ou affublé d'une intrigue prévisible.

Note : Pour ceux qui auraient lu mes bouquins et les trouveraient éventuellement compliqués, cet article est le signe que j'espère me corriger. Ah ah ah !

Liens entre points de vue et complexité

Plus il y a de points de vue, plus le texte est compliqué. Pour chaque personnage qui prend la parole, le lecteur doit endosser une nouvelle peau : un passé, des émotions, des motivations, un cercle d'alliés et d'ennemis (dans le sens de personnes agissant sur le but qu'il s'est fixé), etc. Les trames de chaque personnages se croisent et se décroisent, possédant chacune autant de détails importants à retenir. Tous les lecteurs ne sont pas armés pour intégrer autant d'information.

Des bouquins comme Games Of Thrones sont géniaux mais n'est pas George R. R. Martin qui veut. En comparaison, un bouquin avec un seul point de vue est beaucoup plus simple à gérer pour le lecteur, car toute l'information passe par un seul personnage, qui agit comme un filtre sur l'histoire, en quelque sorte.

Ecrire un bouquin avec un seul point de vue ne vous tentera pas forcément. Je vous comprends : pour Au Sortir de l'Ombre, j'y suis allée gaiement, il y a plein de personnages et j'assume. Pour les Chroniques de Siwès, j'ai fait un effort. À la relecture, j'ai supprimé certains points de vue secondaires, et étant donnés les retours généraux, j'ai l'impression que ça marche plutôt bien. (Youpi !)

Il y a quand même moyen de couper la poire en deux et de simplifier sa gestion de points de vue multiples. Chaque nouveau personnage apportant de la complexité, une fois qu'on le sait, il est possible de rationaliser cette donnée.

Attention, je donne une liste de trucs ci-dessous ; je ne prétends pas qu'il faille tout appliquer. C'est à vous de décider de ce que vous souhaitez/acceptez de simplifier.
  • Associer une scène à un point de vue et/ou éviter de multiplier les points de vue au cours d'une scène.
  • S'assurer que le lecteur sait bien à qui appartient le point de vue en cours à chaque instant. 
  • Ne pas multiplier les scènes trop courtes : un bouquin n'est pas un film. Il faut donner au lecteur de quoi rentrer dans la peau du narrateur, et donc le caractériser correctement.
  • Cultiver un lien logique 'évident' pour le lecteur qui rende le changement de point de vue naturel. Par exemple:
    • le changement de point de vue colle au développement de l'intrigue (on voit A faire une action qui influe sur B, lequel agit de sorte à influer sur C, qui revient vers A, etc.)
    • les membres d'une même famille prennent la parole tour à tour
    • les points de vue suivent le fil des apparitions de personnages.
    • etc.
  • Désigner un personnage principal en lui donnant plus de place et en faisant en sorte que son histoire donne les repères auxquels se rattachent celles des autres.
  • Donner toujours plus de repères au lecteur. Vous pouvez travailler sur :
    • Un système temporel : par exemple, raconter chronologiquement une histoire en insérant des dates.
    • L'architecture du texte : alterner conciencieusement les chapitres (protagonistes/antagonistes), commencer ou terminer chaque chapitre dans un ordre particulier (d'abord le protagoniste, ensuite son antagoniste), etc.
    • Les symboles ou les sauts de lignes entre chaque changement de point de vue.
  • Ne pas utiliser un nouveau point de vue seulement parce que c'est pratique pour vous, surtout si les infos ne sont pas capitales pour l'histoire ou pour le personnage, et encore moins s'il s'agit d'un personnage secondaire.
  • Eviter de multiplier les points de vue de personnages secondaires. Si vous donnez la parole à un personnage, il vaudrait mieux la lui redonner plus tard, sinon, vous aurez forcé votre lecteur à ingérer un paquet d'informations pour peu de choses.

Est-ce que c'est forcément plus simple d'avoir un seul point de vue?

C'est très agréable d'avoir une seule voix. Cela permet d'explorer à fond son personnage et de se concentrer sur l'intrigue. Je dirais que c'est un autre type de récit et on prend plaisir à jouer avec le lecteur d'une autre façon. Donc oui, c'est pas mal.

En revanche, les difficultés sont ailleurs. Mais cela pourrait faire l'objet d'un article. Plus haut, je parlais de "filtre", et toutes les informations passant par le même personnage, on ne peut pas se permettre les mêmes choses qu'avec une galerie de personnages (par exemple, en terme d'ironie dramatique, quand le lecteur apprend des éléments clefs que le personnage principal ignore).

La gestion de l'information

C'est le gros point noir dans un récit de fantasy, en particulier. Je n'ai pas de conseils miraculeux, mais bon, il faut bien que je remplisse ma section :

  • Appeler un chat, un chat. Si vous mettez une bestiole dans une histoire, inutile de lui donner un nom plus fantaisiste. Chaque nouveau terme de vocabulaire est un élément clef à apprendre et à mémoriser, donc à limiter au strict nécessaire.
  • Délayer les informations géo-politiques. Si vous devez forcer vos personnages à aborder certains sujets, c'est sûrement que le moment est mal choisi.
  • Combler les attentes des personnages et des lecteurs. Si votre personnage demande une explication attendue par le lecteur, donnez-la lui.
  • Supprimer ce qui ne change rien du point de vue de l'histoire et qui alourdit le récit parce que vous n'arrivez pas à le caser correctement dans le texte. Il y a foultitude de détails dans les histoires que l'on crée, mais il est inutile de tout livrer. Par exemple, dans une description, si vous décrivez une allée de marbre pailletée, il n'est pas utile de mentionner la couleur et la nature du joint entre les dalles, du moins, en règle générale. Si vous ne parvenez pas à insérer de façon naturelle dans le récit une information, et si le récit reste compréhensible sans, supprimez-la.
    Si elle est fondamentale, vous avez un sérieux problème. Je vous conseille de remonter la bobine: pourquoi est-elle fondamentale? Qu'est-ce qu'elle sert à comprendre? À partir de quand influe-t-elle sur le destin du personnage ? Etc. Si vous maîtrisez les tenants et aboutissants de votre information, vous finirez par trouver une solution.
  • Répéter certaines informations, mais point trop. Exemple : si vous avez expliqué un truc page 10, qui servira page 180, il est probable que le lecteur l'oubliera entre temps.

Au coeur d'un paragraphe

Tout ce qu'on applique au niveau d'une scène (en limitant le nombre de points de vue, par exemple), on peut le transposer au niveau du paragraphe. On peut chorégraphier un paragraphe (oui, je me sens d'humeur à employer de grands mots aujourd'hui.)
Par exemple, si vous employez deux personnages dans une scène, au niveau du paragraphe, évitez d'aller de l'un à l'autre d'une phrase sur l'autre, comme un ping-pong. Donnez de la place à chaque protagoniste, groupez les actes, les pensées, utilisez une transition et passez à l'autre, comme avec une caméra. Si au lieu de zoomer, vous voulez donner une vue d'ensemble, les personnages doivent être tous les deux sujets de la phrase.
Je n'ai pas vraiment de bonnes règles, mais j'ai une recette qui marche pas mal.

* Attention, atelier bricolage en vue *

Admettons que votre premier jet soit bien costaud, que la scène soit longue, compliquée, hyper importante, bref, le genre qui est dure à écrire autant qu'à corriger pour la rendre lisible (assez pour que vous procrastiniez en attendant de vous y attaquer). Tout est là, mais bonjour le travail.

Je vous conseille d'imprimer sur papier, de séparer avec un gros marqueur les grosses étapes, et ensuite pour chaque section, vous choisissez une couleur par personnage et vous soulignez tous ses référents (noms, surnoms, pronoms, etc.) Ensuite, restructurez le passage en déplaçant les bouts de phrases. Vérifiez que ça colle d'une étape sur l'autre, et enfin, retravaillez le style pour fluidifier le tout.

En conclusion

Pour que cet article soit complet, je devrais également parler du travail possible sur synopsis, de la clarification des enjeux, etc. Mais ce n'est qu'un modeste article de blog, et j'espère que mes recettes de cuisine vous inspireront pour vos propres tambouilles.

À bientôt mes chers égarés !





mardi 9 juillet 2013

Liebster Award (Chaîne)

11 questions (Liebster Award)

N.B. Coste m'a tagguée pour cette chaîne, et donc, je joue le jeu, parce que je n'ai pas posté d'article depuis un moment (j'en prépare plusieurs). Comme elle, je vous cite Lionel Davoust (ici), qui l'avait invitée à participer.

Le but du Liebster Award est de faire découvrir des blogs de moins de 200 abonnés, en répondant aux 11 questions posées par le blog précédent, puis en en posant 11 nouvelles aux suivants.
Ah ah. C'est parti.


1) Quelle phase de l'écriture est-ce que tu préfères ? (La préparation ? L'écriture pure ? Les corrections ?)


L'écriture. Je m'abîme complètement dans ce que j'écris, les murs de la réalité tombent et je vis les aventures au fil de mon inspiration. C'est magique.


2) Quel est ton mot préféré ?


Nitescent. Comme la rosée sous le soleil.


3) "Rien ne brille sans frotter", vrai, ou pas ?


On sous-estime trop le potentiel d'un bon acide.


4) Choisis un adjectif pour te décrire quand tu étais petit(e).


Souriante.


5) Et un autre adjectif pour te décrire maintenant ?


Observatrice.


6) As-tu un adverbe que tu supprimes systématiquement en relecture parce que tu en abuses ?


Si seulement il y en avait un seul.


7) Conjugaison, grammaire ou ponctuation, est-ce qu'il y a une notion précise sur laquelle tu bloques toujours ?


A ma très grande honte, je me trompe sur la conjugaison des verbes suivant "après que". (Fouettez-moi.)


8) Star Wars ou Star Trek ?

Star Wars. Le côté obscur a des cookies.


9) Si tu ne devais choisir qu'une seule histoire à écrire, ça serait quoi ?


Mon tout premier cycle (à ce jour impubliable), que je me suis jurée de réécrire quand j'aurais enfin atteint une maturité d'auteur satisfaisante. J'y repense régulièrement.


10) As-tu déjà rencontré ton auteur préféré ?


Mon auteur préféré français, oui (Pierre Pevel - j'ai gardé le Chevalier pour les vacances). Mon auteur préféré belge aussi (Cindy Van Wilder - lisez les Outrepasseurs quand ça va sortir). Mon auteur préférée suisse, non (Marika Gallman.) Mon auteur préféré anglo-saxon, oui et non (Neil Gaiman), je l'ai vu et entendu aux Utopiales. Mon auteur préféré USA (Robien Hobb), oui.


11) Et sinon, bientôt les vacances ?


En août. Bon sang, j'ai hâte. Cette année, j'ai décidé de m'offrir une semaine sans écriture.

Bon, les 11 questions suivantes seront pour... (tatatin !) Marika Gallman, Samantha Bailly, Jo Ann von Haff, Anne Rossi, Marie-Anne Cleden, Maëlig Duval, Cecile G. Cortès de Plumes Sauvages.

  1. Commençons par une question où toute réponse consensuelle est interdite. Thé, café, ou chocolat ?
  2. Est-ce que tu en as besoin pour écrire ?
  3. À ce jour, aucune mésaventure de clavier qui impliquerait une tasse renversée?
  4. Si, par malchance, ton ordinateur tombe en rade, est-ce que tu continues de travailler sur papier ?
  5. Selon toi, la vie est belle aussi en numérique ?
  6. Est-ce que tu as stressé pour la couverture de ton dernier bouquin ? Tu nous la montres ?
  7. Les vacances, avec ou sans projet d'écriture dans les bagages ?
  8. Dis-nous ce que tu as lu/lis/liras pendant tes vacances cet été. Si tu n'en prévoies pas (de vacances), c'est le moment de te plaindre.
  9. As-tu toujours sur toi un carnet pour noter tes idées?
  10. Et un stylo fétiche?
  11. Enfin, pour terminer, la question de saison, est-ce que tu sais si c'est une bonne période pour partir en trek au Pérou ?