Récemment, j'ai pris connaissance de l'excellent article d'Agnès Marot (une auteure talentueuse à découvrir très vite) sur les pitchs, et encore plus récemment, j'ai dû me plier à l'exercice pour me préparer à diverses choses, dont quelques salons de fin d'année.
Apprenez que j'ai longtemps eu un gros souci avec cette fameuse question :
"Alors, de quoi est-ce que ça parle ?"
Précédemment, quand on me cueillait par surprise, j'ouvrais de grands yeux de poisson frit sur le point d'être gobé, et je bafouillais un truc sans queue ni tête, soit trop court (c'est une histoire avec des gros monstres), soit trop long ("(...) J'en étais où au fait ? ").
Dans le métier, c'est important de savoir présenter ses textes. Je vous assure que c'est affreux de lire le désespoir dans le regard de votre interlocuteur. C'est encore pire quand il s'agit d'un éditeur intéressé par vos projets.
En tout cas, j'ai mis au point une recette, car j'ai eu la chance de recevoir les commentaires d'une experte sur l'une de mes tentatives et on va dire qu'un peu de lumière est entrée dans la caverne de mon cerveau.
Déjà, lisez bien l'article d'Agnès Marot, parce qu'en réalité, j'utilise une variante. J'ai testé sur mes bouquins, ça marche.
Avertissement : les exemples suivants ne sont pas des pitchs "travaillés" pour accompagner un envoi de manuscrit : ils sont pleins de répétitions.
1. J'expose grosso modo de quel genre de roman il s'agit:
Siwès:
2. Ensuite, je présente le personnage principal (ou si ce n'est pas possible, je parle du groupe de protagonistes) que je place dans la situation initiale au début du roman.
Siwès
3. Vient maintenant l'élément déclencheur du roman, ce qui vient lancer l'histoire à proprement parler.
Siwès
4. Ensuite, je termine par une ouverture :
Siwès
5. (Optionnel) En fonction de l'interlocuteur, vous pouvez parler des sources d'inspiration et/ou des livres qui se rapprochent du vôtre et/ou des thèmes et/ou ce que vous promettez (frisson, boules de feu, beaucoup de dragons).
Hum.
L'important, c'est de faire court et d'éviter au maximum de donner des détails (sauf si on vous pose des questions).
Surtout, surtout, évitez d'énumérer des noms. A la limite, utilisez celui du protagoniste principal, mais n'en donnez pas d'autres, l'interlocuteur ne les retiendra pas. Au contraire, plus ils se multiplient, moins il les retient, et plus vous risquez de présenter les personnages, de vous étaler, de partir dans une mauvaise direction.
Evitez également d'utiliser des termes trop spécifiques à votre roman. Par exemple, au lieu de parler d'agents et de traqueurs dans la présentation d'ASLO, j'ai employé le terme de "tueurs" qui parle à tout le monde.
En réalité, c'est surtout ce conseil à propos des noms qui m'a permis de changer radicalement ma façon de présenter mes textes. Avant, je sentais que certains noms semaient la confusion de mon interlocuteur et je m'empressais de les expliquer. Et je partais loin...
Si comme moi, vous n'êtes pas très à l'aise avec l'exercice, préparer une petite fiche de présentation à l'avance s'avère bien utile. S'entraîner en solitaire ou sur des copains, aussi. Tout est bon pour ne pas se transformer en patate au moment fatidique où vous devez donner envie de lire votre livre.
J'ai testé lors de la convention Scorfel, en apportant naturellement des variantes en fonction des interlocuteurs et je m'en suis très bien sortie.
Apprenez que j'ai longtemps eu un gros souci avec cette fameuse question :
"Alors, de quoi est-ce que ça parle ?"
Mon sentiment de l'époque, mais ça, c'était avant. |
Quand la personne en face cherche un moyen de s'échapper |
Dans le métier, c'est important de savoir présenter ses textes. Je vous assure que c'est affreux de lire le désespoir dans le regard de votre interlocuteur. C'est encore pire quand il s'agit d'un éditeur intéressé par vos projets.
En tout cas, j'ai mis au point une recette, car j'ai eu la chance de recevoir les commentaires d'une experte sur l'une de mes tentatives et on va dire qu'un peu de lumière est entrée dans la caverne de mon cerveau.
Bon, alors, cette recette ?
Avertissement : les exemples suivants ne sont pas des pitchs "travaillés" pour accompagner un envoi de manuscrit : ils sont pleins de répétitions.
C'est parti. |
1. J'expose grosso modo de quel genre de roman il s'agit:
Siwès:
La Guerrière Fantôme est un roman de fantasy, tout public, accessible dès 15 ans.ASLO
Au Sortir de l'Ombre est un thriller fantastique, qui se passe à Londres en 1890, à l'époque de Jack l'éventreur.
2. Ensuite, je présente le personnage principal (ou si ce n'est pas possible, je parle du groupe de protagonistes) que je place dans la situation initiale au début du roman.
Siwès
La nuit, pendant ses rêves, Siwès se projette dans un monde peuplé de dragons et de diverses créatures fabuleuses.ASLO
C'est l'histoire de trois tueurs qui se trouvent envoyés en mission spéciale de protection, auprès d'une prêtresse qui retient enfermé un monstre dans son ombre.
3. Vient maintenant l'élément déclencheur du roman, ce qui vient lancer l'histoire à proprement parler.
Siwès
Un tigre fabuleux lui révèle sa nature d'esprit guerrier et la pousse, de fil en aiguille, à prendre part à la guerre qui ravage son monde.ASLO
La situation échappe à leur contrôle et ils prennent la fuite avec la prêtresse, avec d'autres tueurs de leur propre organisation lancés à leurs trousses.
4. Ensuite, je termine par une ouverture :
Siwès
Siwès décide de trouver un moyen de vaincre les armées ennemies, sans se douter qu'elle est sur le point de bouleverser le cours de sa propre existence.
ASLO
Nos héros en viennent à mener l'enquête sur ces traîtres sans se douter qu'en toile de fond, ce sont les monstres de l'ombre qui tirent les ficelles.
5. (Optionnel) En fonction de l'interlocuteur, vous pouvez parler des sources d'inspiration et/ou des livres qui se rapprochent du vôtre et/ou des thèmes et/ou ce que vous promettez (frisson, boules de feu, beaucoup de dragons).
Hum.
A l'oral, cela passe beaucoup mieux. |
Les détails qui tuent
L'important, c'est de faire court et d'éviter au maximum de donner des détails (sauf si on vous pose des questions).
Soyez concis. |
Surtout, surtout, évitez d'énumérer des noms. A la limite, utilisez celui du protagoniste principal, mais n'en donnez pas d'autres, l'interlocuteur ne les retiendra pas. Au contraire, plus ils se multiplient, moins il les retient, et plus vous risquez de présenter les personnages, de vous étaler, de partir dans une mauvaise direction.
Evitez également d'utiliser des termes trop spécifiques à votre roman. Par exemple, au lieu de parler d'agents et de traqueurs dans la présentation d'ASLO, j'ai employé le terme de "tueurs" qui parle à tout le monde.
En réalité, c'est surtout ce conseil à propos des noms qui m'a permis de changer radicalement ma façon de présenter mes textes. Avant, je sentais que certains noms semaient la confusion de mon interlocuteur et je m'empressais de les expliquer. Et je partais loin...
Moments de solitude, hum, bref. |
Tout s'apprend
J'ai testé lors de la convention Scorfel, en apportant naturellement des variantes en fonction des interlocuteurs et je m'en suis très bien sortie.
J'ai dédicacé plein de bouquins samedi dernier ! |
4 commentaires:
J'adore ton dernier Tumblr ^^ Bravo pour tes dédicaces. Effectivement, pitcher n'est pas simple mais c'est vraiment essentiel quand on rencontre un éditeur, je suis bien d'accord avec ton article.
Super cette fiche technique ! Je suis sûre qu'elle va me rendre service. Merci !
C'est marrant, c'est un truc qu'il faut aussi apprendre a faire de maniere similaire dans un autre domaine: pour presenter son sujet de recherche dans la communaute scientifique. Le but n'est pas de donner envie de lire, mais les travers sont similaires: tendance a faire trop court ou a se perdre dans les details. Du coup si un jour (lointain?) j'ai besoin de ces conseils, j'espere m'en tirer honorablement...
@EscrocGriffe: Merci !
@Dominique : Il n'y a pas de quoi !
@Pascal : J'espère que ça se passera bien ;-)
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