mercredi 31 juillet 2013

L'épineux problème de la reliure de manuscrit

C'est un poil délicat d'imprimer puis de relier 250 pages.
(Petite mise à jour d'un ancien article pour ajouter la solution des attaches plastiques - cafouillage dans les dates - et voilà, il est en haut de l'affiche.)

Reliure plastique

Dommage qu'il ne soit pas (souvent) permis d'imprimer recto-verso le manuscrit : outre le gain en timbre et en papier, il faut admettre qu'un tel pavé effraie plus d'un relieur. Quand on lui annonce qu'on compte lui en amener dix, il blêmit.

Premier point : la plupart de nos amis relieurs ne disposent pas de la bonne taille de reliure (250 pages, c'est épais). Il faut donc trouver la reliure avant d'amener le manuscrit à relier. Au pire sur internet, mais vu que les frais d'expédition coûtent moitié aussi cher que les reliures, question de principe, j'ai fini les acheter dans une papeterie du centre. Je n'ai plus qu'à aller les chercher.

Deuxième point : il faut compter 3 € 42 par manuscrit à relier là où je me suis rendue. Du moment que je n'y passe pas moi-même des heures, hein. ^_^
Mais bonjour le budget.

L'attache plastique pour archivage


Il est gros mon manuscrit, il est gros !
Sur un autre article, grâce aux conseils d'Huggy, j'ai découvert cette solution bon marché. Le résultat est moins beau qu'un roman relié, mais honnêtement, je pense que les éditeurs s'en fichent, du moment que les pages ne s'envolent pas. On trouve ces attaches à la maison de la presse même le dimanche matin, ainsi que dans n'importe quel magasin de bureautique.

L'attache plastique d'archivage, ça ressemble à ça.



Il faut débrourser de 8 à 35 € par lot de 5, 20, ou 100. Il suffit de faire des trous soi-même, comme pour des feuilles à mettre dans un classeur.

Pratique, rapide, efficace pour les pavés tellement gros que même le relieur n'en veut pas.

L'envoi, au final

Chaque manuscrit pèse 1kg 200, ce qui va me coûter en gros 4€50 par lettre. A ce tarif (dans les 8 euros par manuscrit dans le cas d'un exemplaire relié), je me demande comment ça se fait que certains auteurs ne ciblent pas mieux leurs envois.

Si vous écrivez de l'Imaginaire, je vous conseille le Guide des éditeurs édité par Tremplins de l'Imaginaire.
Pour le commander : http://tremplinsdelimaginaire.com/site/?page_id=12

lundi 22 juillet 2013

Dans la tête des lecteurs

Pour moi, un projet de roman, c'est dans l'ordre :
  1. L'écriture (c'est le moment plaisir) ;
  2. La relecture et/ou réécriture, aka nettoyons le texte et rendons-le lisible (c'est aussi un moment plaisir, mais nettement plus sérieux) ;
  3. La bêta-lecture (moment important plein de stress) ;
  4. L'envoi/la recherche d'éditeur (moment stress) ;
  5. Le travail éditorial (stress mais plaisir - préparer un beau texte pour une parution, c'est beaucoup d'émotions et de joie) ;
  6. La parution (l'euphorie) ;
  7. Les chroniques et retours des lecteurs (panel d'émotions).
Pour le dernier point, on peut se dire que c'est du tout ou rien. Il y a ceux qui aiment, ceux qui détestent. Ceux qui rentrent dedans sans problème, et ceux qui décrochent au bout de quelques pages. Le lecteur qui adore le texte sans aucune réserve est un oiseau rare et, lorsqu'un autre rejette un texte qu'il porte aux nues, il a parfois du mal à comprendre pourquoi.

Qu'est-ce qui ne va pas chez toi? Tout le monde aime les singes.

N'est-ce pas fascinant ? Intriguant ? Les mêmes mots, les mêmes histoires sont perçues différemment par chaque personne, qu'il s'agisse de l'auteur ou du lecteur. Il n'est pas rare de lire de la part d'un lecteur qu'il n'aurait pas choisi tel personnage principal, tel rebondissement, telle conclusion, etc. L'auteur répliquera intérieurement que c'est lui l'auteur, et que donc il a choisi ce qui lui paraissait le plus juste à lui. Le lecteur n'en aura pas conscience, évidemment, parce que lorsqu'il lit, il s'approprie le texte. Il se moque de la vision de l'auteur, elle est absente de sa lecture. C'est d'ailleurs très bien comme ça.

Faisons un parallèle. Prenons un guitariste qui joue un morceau en suivant une partition : s'il a entendu l'auteur la jouer, il pourra sûrement la rejouer exactement pareil, ou presque pareil, ou alors, il l'interprétera, il choisira de la rejouer à sa façon. En tout cas, s'il est bon en solfège, il est quand même capable de reproduire le morceau à l'identique.

Le lecteur n'a jamais eu la version de l'auteur. Il est tout seul devant sa partition. Il recrée la musique, mais les notes sont complexes à déchiffrer : elles sont constituées de milliers de mots, d'expressions, de symbôles de ponctutation, et énormément d'information à traiter.

NDA: Je pourrais m'appuyer sur les sciences psycho-cognitives, mais ce n'est ni un cours, ni une étude, juste une réflexion personnelle – traduire par "j'ai la flemme", alors on va se contenter de vulgariser tranquillement. 

Chaque personne a son vécu, sa base de connaissance, son language corporel, sa façon de s'exprimer et d'appréhender les signaux qu'elle reçoit (on peut parler de représentations mentales.) Ce qui fait que lorsqu'elle lit, les mots vont résonner d'une façon particulière.

Prenons un mot simple. Etoile.
Moi je pense tout de suite aux étoiles qui brillent dans le ciel.
Un chef dans un restaurant pensera peut-être au Guide Michelin ; ma fille, aux stickers qu'elle essaie de manger chaque matin ; mon fils, à La Guerre des Etoiles.
Vous avez saisi.

Dans le texte, les mots et les phrases sont assez précis pour lever les ambiguités. N'empêche, si on prend par exemple la phrase suivante : "Madame Cheval s'engagea sur une voie pavée.", les lecteurs voient sûrement des voies pavées différentes, et certains d'entre vous voient un cheval, non une dame, qui avance sur la voie pavée.

Il y a donc un phénomène d'interprétation qui introduit une légère distorsion. Lorsqu'on étudie les interactions humaines, on s'aperçoit que pour communiquer, les humains ont besoin d'un terrain commun. Si l'une des parties emploie des mots inconnus ou mal interprétés par l'autre, une incompréhension naît. Je pense que dans un texte, il y a plein de petites incompréhensions liées aux problèmes de terrain commun.

Il n'y a pas que les mots qui sont touchés par ce phénomène, il y a aussi par extension le style. Outre le choix des mots, le style passe par les constructions de phrases, de paragraphes, de chapitres, qui sont plus ou moins complexes. Parfois, sans être complexes, les formulations ne sont pas familières ou naturelles pour certains lecteurs ; c'est juste qu'ils ne sont pas habitués à la façon dont vous construisez votre texte, un peu comme quand on rencontre quelqu'un et qu'on met un peu de temps pour s'habituer à son humour.

Lorsque le lecteur commence un livre, il peut lui falloir du temps pour "entendre" sa musique, parce qu'il la découvre et qu'il lui faut établir des repères. Parfois, il n'y parvient pas et il abandonne. (Je n'essaie plus Proust depuis longtemps.) Bref, il y a une question d'expérience du lecteur, à savoir, pas depuis quand il lit, mais ce qu'il a lu et apprécié par le passé. Si vous et votre lecteur avez plein de lectures communes, il y a également de bonnes chances pour que vous ayez un beau terrain commun. Si le lecteur a déjà lu vos autres bouquins, il y a de bonnes chances pour qu'il entre facilement dans le prochain. Et si le lecteur reprend sa lecture depuis le début après s'être arrêté une première fois, il va peut-être balayer ses difficultés.

Au-delà du décodage à proprement parler du texte, d'autres problèmes surviennent au moment de l'identification avec les personnages ou des conflits que ces derniers vont traverser. Il faut également un terrain commun pour que le lecteur, à défaut de s'identifier, comprenne et accepte  ce qui se produit dans le roman. Il est important de le construire afin de rendre le récit crédible en livrant au fur et à mesure les éléments d'information nécessaires à la compréhension de l'histoire (l'auteur sait des choses que le lecteur ignore, et s'il ne les lui donne pas, il risque de le perdre.)

Il est aussi intéressant de constater que pour un personnage donné, les lecteurs ne vont pas retenir les mêmes facettes de son caractère. Le personnage renvoie à des lectures précédentes ou bien à des expériences personnelles qui influencent le jugement final du lecteur. Si l'auteur fait bien son boulot de caractérisation, il travaille sur les réactions des personnages, il leur fabrique un comportement, il leur forge un discours, et les lecteurs vont analyser ces éléments pour se construire une opinion sur le personnage. Dans le cas de Siwès, par exemple, elle n'a pas de corps et ses émotions la dominent au cours de ses rêves, ce qui la fait paraître plus jeune que 19 ans, ou bien agaçante et colérique, mais également touchante et tourmentée selon les lecteurs.

Il n'existe pas une seule vision d'un personnage, et ce que le lecteur en retient lui appartient. Par extension, il n'y a pas une seule vision du texte, et donc, il est possible de complètement passer à côté, parce qu'on va se focaliser sur ce qui retient notre attention (le style, l'histoire, les personnages) en bien ou en mal. Et puis on va lire entre les lignes, et ce qu'on verra ne sera pas forcément ce que l'auteur avait en tête.

Ma conclusion de ces petites réflexions à 2€50, c'est que j'ai l'impression que les textes agissent comme des miroirs déformants sur les lecteurs et qu'ils ne peuvent en apprécier la substance que s'ils parviennent à capter en partie leur reflet, de façon inconsciente car ils ne peuvent pas mentir sur ce qu'ils ressentent à la lecture. Et je crois aussi qu'écrire un bon texte accessible au plus grand nombre, c'est juste super difficile.

Au moins aussi difficile que ça.



vendredi 12 juillet 2013

Halte au 'Burn out'

Les corrections du moment à livrer bientôt
En général, j'évite de penser à cette masse de travail quotidien que, bravement, je prends à bras le corps. Je suis productive, efficace ; je gère mes différentes vies de sorte à ne délaisser personne et j'ai l'impression d'y arriver.

Mais la semaine dernière, j'ai eu le malheur de regarder mon nombre d'heures sur mon roman en cours (on peut voir le temps d'édition du fichier sous word 2010), puis de calculer mon quota horaire hebdomadaire sur les semaines incriminées. J'en ai eu le vertige.

Je me sentais fatiguée pour différentes raisons, mais là, j'ai carrément pris peur. Et la semaine suivante, je suis tombée malade, en plus. Signe que je sentais que le retour de bâton approchait. Parce que même si j'écris plus vite, je cumule les heures d'écriture, les corrections s'enchaînent, et le mécanisme a beau être bien huilé, les rouages de la machine s'usent quelque peu. (Dans ma tête, je suis un métier à tisser. Si-si.)

Pour couronner le tout, il s'avère que je n'ai pas pris de vraies vacances depuis 2008.

Du coup, j'ai pris quelques résolutions.
  1. Je finis tranquillement la rédaction de mon roman en cours pour la fin juillet.
  2. Je prends le soleil dès qu'il apparaît.
  3. Et, durant mes vacances, je n'emmène pas mon ordinateur.
Je vais juste... bouquiner. Ma PAL déborde et je n'ai rien lu depuis une novella le mois dernier (L'Après-Dieux de Maëlig Duval – une lecture dont on se souvient, je vous la recommande.)

C'est un peu effrayant de partir sans ordinateur, parce que je sais que les adiales vont venir me hanter (elles ne me lâchent pas) et que si je n'ai pas terminé la rédaction d'Animale d'ici là, cela risque de m'obséder. Au pire, j'écrirai sur mon carnet. Avec mon stylo fétiche.

Souhaitez-moi bonne chance.


mercredi 10 juillet 2013

Simplifier dans le texte

Kuba: http://openclipart.org/user-detail/kuba

En ce moment, je réfléchis beaucoup à la simplication dans le texte (en parallèle avec d'autres réflexions concernant le lecteur). Plus le point de départ est simple, plus il est facile pour le lecteur d'entrer dans le roman. Allons plus loin, si le roman est simple, il est plus facile pour le lecteur de se l'approprier et de le lire jusqu'au bout en intégrant chaque détail.

Mais qu'est-ce que je veux dire par simple ? Un texte façon "soupe" ? Avec des personnages bateau, une intrigue basique ? Pas du tout. Un texte plus simple à comprendre et à lire ne signifie pas qu'il doit être pauvre de détails ou affublé d'une intrigue prévisible.

Note : Pour ceux qui auraient lu mes bouquins et les trouveraient éventuellement compliqués, cet article est le signe que j'espère me corriger. Ah ah ah !

Liens entre points de vue et complexité

Plus il y a de points de vue, plus le texte est compliqué. Pour chaque personnage qui prend la parole, le lecteur doit endosser une nouvelle peau : un passé, des émotions, des motivations, un cercle d'alliés et d'ennemis (dans le sens de personnes agissant sur le but qu'il s'est fixé), etc. Les trames de chaque personnages se croisent et se décroisent, possédant chacune autant de détails importants à retenir. Tous les lecteurs ne sont pas armés pour intégrer autant d'information.

Des bouquins comme Games Of Thrones sont géniaux mais n'est pas George R. R. Martin qui veut. En comparaison, un bouquin avec un seul point de vue est beaucoup plus simple à gérer pour le lecteur, car toute l'information passe par un seul personnage, qui agit comme un filtre sur l'histoire, en quelque sorte.

Ecrire un bouquin avec un seul point de vue ne vous tentera pas forcément. Je vous comprends : pour Au Sortir de l'Ombre, j'y suis allée gaiement, il y a plein de personnages et j'assume. Pour les Chroniques de Siwès, j'ai fait un effort. À la relecture, j'ai supprimé certains points de vue secondaires, et étant donnés les retours généraux, j'ai l'impression que ça marche plutôt bien. (Youpi !)

Il y a quand même moyen de couper la poire en deux et de simplifier sa gestion de points de vue multiples. Chaque nouveau personnage apportant de la complexité, une fois qu'on le sait, il est possible de rationaliser cette donnée.

Attention, je donne une liste de trucs ci-dessous ; je ne prétends pas qu'il faille tout appliquer. C'est à vous de décider de ce que vous souhaitez/acceptez de simplifier.
  • Associer une scène à un point de vue et/ou éviter de multiplier les points de vue au cours d'une scène.
  • S'assurer que le lecteur sait bien à qui appartient le point de vue en cours à chaque instant. 
  • Ne pas multiplier les scènes trop courtes : un bouquin n'est pas un film. Il faut donner au lecteur de quoi rentrer dans la peau du narrateur, et donc le caractériser correctement.
  • Cultiver un lien logique 'évident' pour le lecteur qui rende le changement de point de vue naturel. Par exemple:
    • le changement de point de vue colle au développement de l'intrigue (on voit A faire une action qui influe sur B, lequel agit de sorte à influer sur C, qui revient vers A, etc.)
    • les membres d'une même famille prennent la parole tour à tour
    • les points de vue suivent le fil des apparitions de personnages.
    • etc.
  • Désigner un personnage principal en lui donnant plus de place et en faisant en sorte que son histoire donne les repères auxquels se rattachent celles des autres.
  • Donner toujours plus de repères au lecteur. Vous pouvez travailler sur :
    • Un système temporel : par exemple, raconter chronologiquement une histoire en insérant des dates.
    • L'architecture du texte : alterner conciencieusement les chapitres (protagonistes/antagonistes), commencer ou terminer chaque chapitre dans un ordre particulier (d'abord le protagoniste, ensuite son antagoniste), etc.
    • Les symboles ou les sauts de lignes entre chaque changement de point de vue.
  • Ne pas utiliser un nouveau point de vue seulement parce que c'est pratique pour vous, surtout si les infos ne sont pas capitales pour l'histoire ou pour le personnage, et encore moins s'il s'agit d'un personnage secondaire.
  • Eviter de multiplier les points de vue de personnages secondaires. Si vous donnez la parole à un personnage, il vaudrait mieux la lui redonner plus tard, sinon, vous aurez forcé votre lecteur à ingérer un paquet d'informations pour peu de choses.

Est-ce que c'est forcément plus simple d'avoir un seul point de vue?

C'est très agréable d'avoir une seule voix. Cela permet d'explorer à fond son personnage et de se concentrer sur l'intrigue. Je dirais que c'est un autre type de récit et on prend plaisir à jouer avec le lecteur d'une autre façon. Donc oui, c'est pas mal.

En revanche, les difficultés sont ailleurs. Mais cela pourrait faire l'objet d'un article. Plus haut, je parlais de "filtre", et toutes les informations passant par le même personnage, on ne peut pas se permettre les mêmes choses qu'avec une galerie de personnages (par exemple, en terme d'ironie dramatique, quand le lecteur apprend des éléments clefs que le personnage principal ignore).

La gestion de l'information

C'est le gros point noir dans un récit de fantasy, en particulier. Je n'ai pas de conseils miraculeux, mais bon, il faut bien que je remplisse ma section :

  • Appeler un chat, un chat. Si vous mettez une bestiole dans une histoire, inutile de lui donner un nom plus fantaisiste. Chaque nouveau terme de vocabulaire est un élément clef à apprendre et à mémoriser, donc à limiter au strict nécessaire.
  • Délayer les informations géo-politiques. Si vous devez forcer vos personnages à aborder certains sujets, c'est sûrement que le moment est mal choisi.
  • Combler les attentes des personnages et des lecteurs. Si votre personnage demande une explication attendue par le lecteur, donnez-la lui.
  • Supprimer ce qui ne change rien du point de vue de l'histoire et qui alourdit le récit parce que vous n'arrivez pas à le caser correctement dans le texte. Il y a foultitude de détails dans les histoires que l'on crée, mais il est inutile de tout livrer. Par exemple, dans une description, si vous décrivez une allée de marbre pailletée, il n'est pas utile de mentionner la couleur et la nature du joint entre les dalles, du moins, en règle générale. Si vous ne parvenez pas à insérer de façon naturelle dans le récit une information, et si le récit reste compréhensible sans, supprimez-la.
    Si elle est fondamentale, vous avez un sérieux problème. Je vous conseille de remonter la bobine: pourquoi est-elle fondamentale? Qu'est-ce qu'elle sert à comprendre? À partir de quand influe-t-elle sur le destin du personnage ? Etc. Si vous maîtrisez les tenants et aboutissants de votre information, vous finirez par trouver une solution.
  • Répéter certaines informations, mais point trop. Exemple : si vous avez expliqué un truc page 10, qui servira page 180, il est probable que le lecteur l'oubliera entre temps.

Au coeur d'un paragraphe

Tout ce qu'on applique au niveau d'une scène (en limitant le nombre de points de vue, par exemple), on peut le transposer au niveau du paragraphe. On peut chorégraphier un paragraphe (oui, je me sens d'humeur à employer de grands mots aujourd'hui.)
Par exemple, si vous employez deux personnages dans une scène, au niveau du paragraphe, évitez d'aller de l'un à l'autre d'une phrase sur l'autre, comme un ping-pong. Donnez de la place à chaque protagoniste, groupez les actes, les pensées, utilisez une transition et passez à l'autre, comme avec une caméra. Si au lieu de zoomer, vous voulez donner une vue d'ensemble, les personnages doivent être tous les deux sujets de la phrase.
Je n'ai pas vraiment de bonnes règles, mais j'ai une recette qui marche pas mal.

* Attention, atelier bricolage en vue *

Admettons que votre premier jet soit bien costaud, que la scène soit longue, compliquée, hyper importante, bref, le genre qui est dure à écrire autant qu'à corriger pour la rendre lisible (assez pour que vous procrastiniez en attendant de vous y attaquer). Tout est là, mais bonjour le travail.

Je vous conseille d'imprimer sur papier, de séparer avec un gros marqueur les grosses étapes, et ensuite pour chaque section, vous choisissez une couleur par personnage et vous soulignez tous ses référents (noms, surnoms, pronoms, etc.) Ensuite, restructurez le passage en déplaçant les bouts de phrases. Vérifiez que ça colle d'une étape sur l'autre, et enfin, retravaillez le style pour fluidifier le tout.

En conclusion

Pour que cet article soit complet, je devrais également parler du travail possible sur synopsis, de la clarification des enjeux, etc. Mais ce n'est qu'un modeste article de blog, et j'espère que mes recettes de cuisine vous inspireront pour vos propres tambouilles.

À bientôt mes chers égarés !





mardi 9 juillet 2013

Liebster Award (Chaîne)

11 questions (Liebster Award)

N.B. Coste m'a tagguée pour cette chaîne, et donc, je joue le jeu, parce que je n'ai pas posté d'article depuis un moment (j'en prépare plusieurs). Comme elle, je vous cite Lionel Davoust (ici), qui l'avait invitée à participer.

Le but du Liebster Award est de faire découvrir des blogs de moins de 200 abonnés, en répondant aux 11 questions posées par le blog précédent, puis en en posant 11 nouvelles aux suivants.
Ah ah. C'est parti.


1) Quelle phase de l'écriture est-ce que tu préfères ? (La préparation ? L'écriture pure ? Les corrections ?)


L'écriture. Je m'abîme complètement dans ce que j'écris, les murs de la réalité tombent et je vis les aventures au fil de mon inspiration. C'est magique.


2) Quel est ton mot préféré ?


Nitescent. Comme la rosée sous le soleil.


3) "Rien ne brille sans frotter", vrai, ou pas ?


On sous-estime trop le potentiel d'un bon acide.


4) Choisis un adjectif pour te décrire quand tu étais petit(e).


Souriante.


5) Et un autre adjectif pour te décrire maintenant ?


Observatrice.


6) As-tu un adverbe que tu supprimes systématiquement en relecture parce que tu en abuses ?


Si seulement il y en avait un seul.


7) Conjugaison, grammaire ou ponctuation, est-ce qu'il y a une notion précise sur laquelle tu bloques toujours ?


A ma très grande honte, je me trompe sur la conjugaison des verbes suivant "après que". (Fouettez-moi.)


8) Star Wars ou Star Trek ?

Star Wars. Le côté obscur a des cookies.


9) Si tu ne devais choisir qu'une seule histoire à écrire, ça serait quoi ?


Mon tout premier cycle (à ce jour impubliable), que je me suis jurée de réécrire quand j'aurais enfin atteint une maturité d'auteur satisfaisante. J'y repense régulièrement.


10) As-tu déjà rencontré ton auteur préféré ?


Mon auteur préféré français, oui (Pierre Pevel - j'ai gardé le Chevalier pour les vacances). Mon auteur préféré belge aussi (Cindy Van Wilder - lisez les Outrepasseurs quand ça va sortir). Mon auteur préférée suisse, non (Marika Gallman.) Mon auteur préféré anglo-saxon, oui et non (Neil Gaiman), je l'ai vu et entendu aux Utopiales. Mon auteur préféré USA (Robien Hobb), oui.


11) Et sinon, bientôt les vacances ?


En août. Bon sang, j'ai hâte. Cette année, j'ai décidé de m'offrir une semaine sans écriture.

Bon, les 11 questions suivantes seront pour... (tatatin !) Marika Gallman, Samantha Bailly, Jo Ann von Haff, Anne Rossi, Marie-Anne Cleden, Maëlig Duval, Cecile G. Cortès de Plumes Sauvages.

  1. Commençons par une question où toute réponse consensuelle est interdite. Thé, café, ou chocolat ?
  2. Est-ce que tu en as besoin pour écrire ?
  3. À ce jour, aucune mésaventure de clavier qui impliquerait une tasse renversée?
  4. Si, par malchance, ton ordinateur tombe en rade, est-ce que tu continues de travailler sur papier ?
  5. Selon toi, la vie est belle aussi en numérique ?
  6. Est-ce que tu as stressé pour la couverture de ton dernier bouquin ? Tu nous la montres ?
  7. Les vacances, avec ou sans projet d'écriture dans les bagages ?
  8. Dis-nous ce que tu as lu/lis/liras pendant tes vacances cet été. Si tu n'en prévoies pas (de vacances), c'est le moment de te plaindre.
  9. As-tu toujours sur toi un carnet pour noter tes idées?
  10. Et un stylo fétiche?
  11. Enfin, pour terminer, la question de saison, est-ce que tu sais si c'est une bonne période pour partir en trek au Pérou ?