Depuis certaines discussions au salon du livre, je pense à vous écrire à ce sujet. Vous savez, être auteur de l'ombre, c'est-à-dire auteur méconnu ou plus simplement qui ne vit pas de sa plume, c'est une situation difficile, plus qu'on ne le croit. (Les lignes suivantes ne s'appliqueront pas à tous les auteurs, mais je pense qu'un bon nombre s'y reconnaitra.)
Au début, vous écrivez en cachette, sans rien dire à quiconque, parce que voyez-vous, au début, vous manquez d'assurance. Vous avez une idée d'histoire et puis vous commencez, comme ça, dans un train, dans un café, ou juste chez vous, un soir de tranquillité. Pourquoi ? Les raisons sont multiples. Parmi elles, l'envie inexpliquée de s'essayer à l'exercice, le scénario qui murit depuis longtemps, le fantasme d'accoucher d'une histoire qui surpassera votre dernière lecture...
Souvent, vous avez déjà "commis" plusieurs tentatives (je me souviens avec nostalgie de mes cahiers d'enfant). Un jour pourtant, c'est la bonne, cette fois où le virus vous prend de manière définitive : l'écriture hantera vos jours à venir.
Je ne sais pas si tout le monde en parle. C'est un genre d'étape dans la vie d'écrivain. Après, dès qu'on a un moment de libre, on en profite pour écrire, du moins si on en a envie. On n'en est pas déjà au stade où on aménage son emploi du temps, mais le désir de partager peut surgir. Alors on fait lire à son entourage ; joie, déception, tout dépend. Nous ne sommes pas égaux devant nos familles. De toute façon, la machine est lancée. Je crois bien qu'être auteur, quelle que soit la qualité de nos écrits, c'est viscéral. Cela ne se commande pas.
La marche suivante pour pas mal d'auteurs SFFF, c'est le travail de nouvelles. La nouvelle, c'est génial pour qui maitrise le format : elle concrétise un scénario en un temps assez court. Chez CoCyclics, il y a plein de novellistes. Comme les romanciers, ils travaillent énormément. C'est un passage recommandé, parce qu'en écrivant des nouvelles, on travaille beaucoup sur son style, on apprend beaucoup sur la façon de construire un récit, on expérimente aussi ses premières bêta-lectures... De toutes façons, nouvelliste ou romancier, même combat.
A ce stade, l'envie d'écrire n'est plus l'élément sine qua non. Vous en arrivez à élaborer des approches et des techniques, un savoir-faire né de l'expérience et de l'expérimentation. L'inspiration n'est plus votre seule muse, vous prenez goût à ce labeur, mais vous en arrivez au nœud étrangleur de cet article.
Le temps, votre ennemi ! Car de votre plume vous ne vivez pas, et le temps que vous lui consacrez, où le trouvez-vous ? Le soir, le midi, le WE.
Un sportif incapable de se passer de ses entrainements ne choque personne en quittant le boulot avec ses baskets. Même chose pour le gars qui court le dimanche matin. Par contre, vous enfermer chaque dimanche pour avancer vos textes, ne remportera pas toujours une franche adhésion de la part de vos proches... (Je ne dis pas qu'il ne faut pas s'aérer, non, pas du tout. D'ailleurs mon mari me laisse tranquille le dimanche, je vous le précise, je ne suis pas un écrivain malmené par les siens.)
Votre passion a ce petit truc gênant commun à nombre de passions : la possibilité que de passion, elle devienne vice. Quelle est la bonne limite ? Suis-je ou pas une bonne mère si je pose une journée pour moi toute seule, pour écrire ? Si une femme s'offre une journée en institut pour respirer, personne n'y trouve rien à redire. Quand c'est pour écrire, ça devient tout de suite différent.
Admettons que vous partiez en WE chez des amis non écrivains. Difficile (pas impossible) de vous isoler une heure ou deux pour avancer. Alors vous y pensez, pas tout le temps, — car être écrivain ne signifie pas être asocial — mais genre, quand vous êtes sous la douche et que vos idées vagabondent... Car il y a toujours un moment où par inadvertance, votre muse frappe à la porte — en général assez fort —, et vous souffle un passage génial. Et là, vous devez notez très vite, sinon, c'en sera fini. L'idée mourra, perdue dans votre mémoire à court-terme. D'ailleurs, c'est en général quand vous êtes en mode "repos" (copains, famille) que surgissent les idées lumineuses. Life is a bitch.
Sauf que vous précipiter hors de la douche à poil et vous jeter sur le bout de papier le plus proche ne contribuera pas à vous faire passer pour une personne équilibrée. Donc, vous patientez en gardant l'idée à l'esprit le temps de vous habiller, puis de retrouver votre carnet. Battre le fer tant qu'il est encore chaud. N'empêche que ça peut vous tomber dessus n'importe quand. Je me rappelle m'être vue rappelée à l'ordre lors d'un apéritif, alors que j'écrivais une note qui m'a par la suite permis de résoudre un gros problème de scénario pour ASLO.
Parce que c'est agaçant pour l'entourage, il faut le reconnaitre. L'écriture est une maîtresse exigeante, le(la) conjoint(e) ne s'y trompe pas : elle s'invite partout, dans les conversations en premier lieu. Les moindres cinq minutes de libres sont prétexte à noter un paragraphe, voire à ajuster une tournure de phrase. Si la fatigue vous empêche d'avancer, vous êtes doublement irrité, parce que "ça" tourne en boucle dans votre ciboulot sans possibilité d'ouvrir la vanne pour libérer.
Et puis il y a les "deadlines": les clôtures des appels à texte, les plannings pour éviter que l'écriture du roman s'étale sur plus de deux ans. Votre tendre ami(e) soupire le soir quand vous l'abandonnez, d'autres croient à tort que vous êtes drogué(e) d'internet, et d'autres encore ont pitié de vous voir partir déjeuner seul(e) — dans votre voiture pour éviter d'effrayer la populace avec vos grimaces intempestives (il faut bien endosser les oripeaux du dragon-défunt ou du monstre de l'ombre suivant le texte en cours).
C'est une passion envahissante, vous devez le reconnaitre, vous en avez conscience, et même si vos proches vous soutiennent, vous devez les ménager. C'est impératif. C'est pourquoi vous encouragez le développement personnel de votre conjoint(e) — je suis ravie que mon mari aime les jeux vidéos.
Vous vous dites que la publication mettra un terme aux grognements éventuels que vos légers excès en la matière pourraient générer. Grossière erreur, c'est une spirale infernale. Quand vous trouvez votre public, vous partagez vos univers avec lui. Cela nourrit le monstre (ou l'ego, dirait mon mari). Parce qu'il n'y a pas que le temps passé à écrire. Il y a aussi les salons, les copains écrivains...
En vérité, ce qui est terrible, c'est qu'écrire de la sorte est presque aussi contraignant que d'être écrivain pro sur au moins un point. C'est-à-dire que pour produire des textes, il faut écrire, relire, corriger, activités éminemment chronophages. Sauf que ce travail s'ajoute à celui qui nous nourrit et qui nous occupe 5 jours sur 7, d'où le besoin de se transformer en équilibriste du planning.
Bien sûr, c'est un loisir. On y prend plaisir. Mais cela demande une grande concentration. C'est fatiguant. Travailler de jour, écrire le midi ou le soir, c'est presque une double journée. Vous vous couchez lessivé(e). Alors-alors, parfois vous vous faites l'effet d'être surmené(e), pressuré(e) par vos impératifs familiaux et professionnels, et tourmenté(e) par ces histoires que peut-être nul ne lira jamais*.
Je ne nous plains pas, ne vous y trompez pas.
La richesse de nos mondes intérieurs vaut cette peine, même sans récompense de publication.
Cependant, j'espère avoir trouvé l'équilibre qui me permet de tout concilier.
* [Que je me réjouis d'avoir casé Au Sortir de l'Ombre, en voilà un de sauvé.]
21 commentaires:
Oui, très bon portrait de la réalité
Emésine
Bravo (et merci)
Je me reconnais bien là !!!!
Je suis ton blog depuis longtemps, jamais laissé de com jusqu'à présent mais voila...
Amitiés Syven,
Libellune
Comme je me reconnais là également... oui, question d'équilibre, mais comme toutes les passions, ça nous prend aux tripes. Il faut juste prendre du recul quand cela devient impératif...
Il faut se dire que c'est une chance d'avoir trouvé une telle étincelle !
Me reconnais à 100%. Très chouette article ;-)
Je plaide coupable à 95% (mauvaise mère qui pousse son mari vers les jeux vidéos, tout ça).
^^
Super article !
Je ne laisse jamais de commentaire mais là...
Parce qu'il n'est pas facile de dire qu'on écrit...
Françoise
Je pense pas que les gens comprennent plus à la lecture de cet article. J'ai quand même essayé d'expliquer. ;-)
A nous tous !
Même si les "gens" ne comprennent pas plus (certains - rares heureusement - ne Peuvent Pas comprendre !), c'est agréable de savoir que ce que l'on vit est partagé par d'autres...
Moi aussi, je vote coupable d'être ravie quand mon conjoint découvre un nouveau jeu...
On s'en moque que les gens comprennent !
Moi, je n'ai jamais compris les sportifs...
Ton article est excellent et sa conclusion encore meilleure.
Merci d'avoir écrit ça !
C'est tout moi !
Et je suis une droguée de l'écriture...
Je m'y reconnais très bien aussi... Souvent, on me félicite parce que ma fille est tranquille et joue seule : elle n'a pas le choix, la pauvre parce "Maman travaille sur son o'dinateur"
"Le temps, votre ennemi ! Car de votre plume vous ne vivez pas, et le temps que vous lui consacrez, où le trouvez-vous ? Le soir, le midi, le WE."
Et ton choix de vie tu le trouves quand ?
Le soir ? le midi ? le WE ?
Ou tout le temps. :-)
Tu as de la chance, et ta famille aussi, de ne pas vivre de ta plume. :-)
"Un sportif incapable de se passer de ses entrainements ne choque personne en quittant le boulot avec ses baskets. Même chose pour le gars qui court le dimanche matin. Par contre, vous enfermer chaque dimanche pour avancer vos textes, ne remportera pas toujours une franche adhésion de la part de vos proches... (Je ne dis pas qu'il ne faut pas s'aérer, non, pas du tout. D'ailleurs mon mari me laisse tranquille le dimanche, je vous le précise, je ne suis pas un écrivain malmené par les siens.)"
Sauf à virer obsession intransigeante, aucune passion ne devient vice, elle devient mode de vie. (mode de "toute" une vie)
Parfois elle est trop envahissante face à d'autres passions, à d'autres amours. Et il devient nécessaire de trouver un équilibre.
Quant aux temps, ce n'est pas toujours l'ennemi, il nous oblige à choisir.
Choisir l'important pour nous.
A le définir.
Choisir un certain avenir plutôt qu'un autre. :-)
Si tu veux jouer à la joggeuse et aller courir le mot, tu peux jouer à l'écrivain en déplacement et partir en bibliothèque/café/rencontre entre copains ou avec toi-même... loin de ta famille.
Ce n'est pas impossible. C'est un choix.
Un choix assumé.
(Simenon partait se balader durant une heure tous les jours, le chien était son excuse ;-) )
"D'ailleurs, c'est en général quand vous êtes en mode "repos" (copains, famille) que surgissent les idées lumineuses. Life is a bitch."
Quand on se met en mode écoute tranquille, c'est normal : ce qui nage en profondeur remonte.
La méditation ?, la détente est très efficace... pour laisser remonter ses bulles de pensées. :-)
"Je me rappelle m'être vue rappelée à l'ordre lors d'un apéritif, alors que j'écrivais une note qui m'a par la suite permis de résoudre un gros problème de scénario pour ASLO."
Et le droit de dire minute, ou de dire : "Hey Ho ! Minute ! Je toilette mon esprit."
"Parce que c'est agaçant pour l'entourage, il faut le reconnaître."
Oups ! ;-)
Hein, quoi, en quoi est-ce agaçant ?
De leur dire que tu n'es pas là à 100 %, de savoir que tu travailles comme ça... par associations d'idées ? et qu'il y ont contribué ? C'est ça ! :-)
De savoir que tu es là, mais que tu pourrais être ailleurs (hein, ailleurs ! Loin d'eux et de leurs préoccupations personnelles :o). L'excuse des toilettes est toujours aussi bonne si vraiment ça agace trop ! On se "vide" comme on peut :o)). Et au moins, là, on est tranquille !
Point de vue, point de vue.
"C'est pourquoi vous encouragez le développement personnel de votre conjoint(e) — je suis ravie que mon mari aime les jeux vidéos."
Voilà une méthode rusée ! ;-)
Est-ce que ton mari est un mauvais mari quand il joue ?
Parce que j'ai lu ça aussi... qui me surprend à demi :
"Suis-je ou pas une bonne mère si je pose une journée pour moi toute seule, pour écrire ?"
C'est une réflexion qui remonte souvent, chez les femmes. ("Comment ne pas être une mère parfaite", Purves Libby) Même quand elles sont au foyer. Et peut-être surtout quand elles sont au foyer... à ne "rien faire" !
Qu'une femme s'arrête de "rien faire", et on voit vite ce que ça donne au bout d'une simple semaine. :-) (une femme ou la personne qui s'occupe du foyer, je ne suis pas sexiste.)
Comme si tout le foyer devait reposer sur une seule et unique personne.
Comme si aucun des autres membres du foyer ne pouvait prendre en charge / partager ce qui semble incomber à cette unique personne. (Même les enfants deviennent grands !)
Suis-je, ou pas, une bonne mère quand l'impossibilité d'écrire me gonfle les bajoues ?
Quand m'interdire de prendre une journée pour me "détendre" (faire ce que j'aime) me stresse au point de ne rêver qu'à cette heure, pendant toute la journée, toute la semaine, tout le mois.
Suis-je une bonne mère à m'user pour les autres, sans aucun retour de leur part, comme si c'était un dû ! Et non pas un échange de bons procédés pour faciliter la vie commune de tous.
Equilibre as-tu dit...
Quand on place son équilibre personnel dans la balance, la réponse devient transparente.
- Quand je suis heureuse, les gens autour de moi sont heureux.
- Quand je me préoccupe de mon équilibre intérieur, je me préoccupe aussi de celui des autres. L'un ne va pas sans l'autre. Et quand je m'aime, je peux aimer les autres. :-)
Tu parlais de vice.
Je te réponds vis. ;-)
Dans un carburateur, si la vis est mal réglée, la carburation n'est pas bonne. Mauvaise explosion, essence gâchée et grosse fumée noire à la sortie, ou alors la voiture n'avance plus, hoquette et cale.
L'écriture est un équilibre.
Et l'écrivain un funambule.
Tu as de la chance, et ta famille aussi, de ne pas vivre de ta plume. :-)
Tiens, ça me donne envie d'y revenir.
C'est vrai, vivre de sa plume, est bien plus simple au niveau du choix.
De l'argent, c'est de l'argent, et la famille n'a plus rien à y redire !
Surtout quand on en fait son mode de (sur)vie.
Quand on travaille (on écrit pour en vivre), on n'est plus disponible du tout. Et l'excuse est toute trouvée, autant que valorisante.
Cependant, tant qu'à avoir un travail, autant en avoir un loin de ses proches, et un qui rapporte plus que 17 centimes, ou même un euro de l'heure. :-)
Sauf à écrire en littérature blanche, ou en anglais, ce n'est pas 8 par jour que tu écriras, mais 10 à 12 heures par jour, tous les jours. Sans week-end, sans rien. Il faudra bien démarcher les acteurs du livre, ceux qui payent.
L'équation équilibre est simple. Ils sont très rares les écrivains avec famille / enfants, vivant de leur plume... et les enfants de ces écrivains en parlent rarement en bien.
"Je ne nous plains pas, ne vous y trompez pas.
La richesse de nos mondes intérieurs vaut cette peine, même sans récompense de publication."
Tu sais, un jour tu auras tout le temps que tu veux, tes enfants seront loin, ton boulot sera loin, le qu'en dira-t-on et la bienséance aussi.
Et là, que restera-t-il sinon tes rêves et ta/tes passions.
Moi non plus, je ne plains pas un écrivain qui garde sa passion intacte. :-)
Elle va lui tenir chaud jusqu'à la fin de sa vie.
Aux auteurs passionnés ! ;-)
Prosit !
Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard
Je me reconnais tellement dans tes mots... comme tu l'as dit, les gens ne comprendront sûrement pas plus, mais pour ceux qui comprennent, ça fait toujours du bien de découvrir qu'on est pas seul à vivre ça :)
Super sympa cet article :)
> Cédric, Karine, Léa, Silène, Emesine, Conteuse, NB, Blackwatch, Aldar : ^_^
> Amibe: Je te la fais courte, parce que je n'ai pas de temps à perdre à répondre à tes interprétations en détails.
D'une part, il me semble que tu n'as pas compris que je ne parlais pas que de moi dans cet article, et que surtout, je mettais en balance le point de vue des non-écrivains. Ceci dit, c'est peut-être parce que mon article est mal écrit, et que je n'ai pas particulièrement travaillé les changements de point de vue. C'ets un blog, je ne me relis qu'une fois, ceci explique cela.
Donc oui c'est agaçant pour les conjoints quand régulièrement ils se font planter dans la conversation parce que le Roman En Cours s'invite comme un genre d'amant indésirable qui n'a pas la courtoisie de vous foutre la paix pendant l'apéro. Je vais le rajouter.
Lorsque tu relèves :
"Suis-je ou pas une bonne mère si je pose une journée pour moi toute seule, pour écrire ?"
Tu ellipses le constat qui suit:
"Si une femme s'offre une journée en institut pour respirer, personne n'y trouve rien à redire. Quand c'est pour écrire, ça devient tout de suite différent."
Donc ta sollicitude me réchauffe le coeur, mais je suis une bonne mère, je n'ai pas besoin d'être rassurée. ^^
D'autre part, tes conclusions sur ma situation professionnelle, ainsi que sur les changements qu'induirait le passage à une vie d'écrivain pro, me font rire jaune. Tu crois m'apprendre des choses sur la "vraie" vie d'écrivain.
Je vis déjà de ma plume. C'est une partie de mon travail, et il m'arrive d'écrire 8h par jour en anglais, voire plus.
Voilà. Je pensais qu'il vallait mieux te le préciser.
Donc, c'est avec un certain amusement que je peux te certifier que si l'Imaginaire a un jour le pouvoir de me nourrir, je signe. Ca évitera à mon mari de se demander combien de temps je vais tenir ce rythme.
C'est comme une drogue : écriture et chocolat, même combat !
Mais pourquoi je fais tout ça ?
En tout cas, chouette article et qui soulage : on se sent moins seul face à sa passion dévorante après l'avoir lu^^ Merci !
"Je vis déjà de ma plume. C'est une partie de mon travail, et il m'arrive d'écrire 8h par jour en anglais, voire plus. "
J'espère juste que tu touches plus que le minimum syndical :-)
Sinon, c'est intéressant de voir que tu peux écrire en anglais. Tu y as pensé ? Ou bien, ça te rappelle trop le boulot. (dans l'imaginaire ?)
Quand à savoir si tu es prête à signer pour vivre un jour de ton imaginaire, je crois que c'est tout le monde pareil. Où est-ce qu'on signe ! ;-)
Mais pour ce que j'en ai vu... c'est pas en SFFF francophone que tu vas trouver ton bonheur. Sauf à jouer les nègres ou à déborder sur de la blanche, ou encore de la traduction.
Ou alors à faire des formations/interventions (le gagne pain de plusieurs). Voire devenir libraire.
C'est un problème de marché et de débouchés.
La situation ne semble pas non plus très brillante. J'en connais plus d'un, dans la SFFF qui reparte chercher un boulot (qui paye !)... baisse des tirages oblige.
Maintenant, avec un conjoint qui travaille et assure l'intendance durant les périodes de creux imaginaire/littéraire, c'est toujours possible.
Sauf que ça implique une dépendance... et donc, hum, un équilibre à trouver.
l'Amibe_R Nard (qui se demande, lui aussi, comment tu fais pour tout, cours compris... mais tu y arrives. Chapeau !)
> Amibe: oui, heureusement, je touche de quoi vivre décemment. Tu as bien raison, vivre de l'Imaginaire reste du domaine du rêve pour moi. Je n'en demande pas tant, d'ailleurs. Un petit 80% ce serait super chouette. :-) Mais c'est encore tirer des plans sur la comète.
Quant à écrire en anglais, je n'ai pas un anglais littéraire du tout. Peut-être quand je n'aurais plus d'enfants à la maison, qui sait?
Je passe un peu en retard mais... ah lala, ça fait du bien de lire ces mots.
C'est comme de retrouver les paroles d'une chanson qui vous trotte dans la tête : oui, tout ce que tu dis, je le sais, je le vis, et je suis content de le retrouver avec tant de justesse sous ta plume.
Merci pour ce petit cadeau aux auteurs de l'ombre.
Enregistrer un commentaire