L'avenir, cet inconnu. Malgré les malencontreuses péripéties que subissent les éditions du Riez, l'exaltation est là. On est très proche de voir
Au Sortir de l'Ombre paraître.
Les éditions du Riez m'ont déjà offert plusieurs moments d'exception, la façon dont ils m'ont annoncé que le roman était retenu entre autres, et hier, j'en ai eu un autre, tout aussi intense.
Je me suis tendue comme un arc quand j'ai découvert dans ma boîte e-mail ce message d'Aurélien Police. Je n'avais plus qu'à cliquer pour découvrir son travail, avec, de retour dans mon esprit, les doutes sur ce que je lui avais dit de mon texte, mes croquis miteux que j'avais retournés dans tous les sens, les conseils que m'avait donnés un ami auteur, mais aussi la certitude tranquille de mon éditeur...
Evidemment j'ai cliqué, hein, et j'ai découvert une scène qui m'a coupée le souffle, (ou
fucking awesome comme dirait mon cher et tendre). Le bonheur, le pied intégral, je l'ai regardée encore et encore, à me repaître de ses moindres détails toute la soirée*. Il n'y a qu'une petite chose à revoir. C'est vous dire si Aurélien a merveilleusement travaillé. [Insoutenable suspense, je suis cruelle, vous devrez patienter.]
Et puis, il y a eu cette révélation. Vous savez, la fraction de seconde où tout s'éclaire. Grâce à cette seule image, j'ai enfin compris mon désir de publication (oui, j'aurais mis le temps, bon). J'avais déjà cherché à comprendre : la gloire, non ; la fortune, heu non non ; le leg à la postérité pas plus ; l'envie de décrocher le goncourt, ah ben non c'est pas de la littérature le fantastique faut pas oublier. Alors ?
Parce que mine de rien, une parution à quelques centaines d'exemplaires, c'est une goutte d'eau dans l'océan de romans qui noient les librairies chaque année. De même si on considère le micro-éditeur qui se tue à la tâche pour ses bouquins, on peut se demander ce qui pousse à tant de sacrifices (parce que son boulot n'est pas anecdotique, OK). Alors pourquoi une petite parution revêt-elle une telle importance, au-delà de proportions si on se cantonne au retour sur investissement ?
Parce qu'on s'en fiche du nombre d'exemplaires parus, il s'agit d'un livre, un véritable livre. On ne parle plus d'un manuscrit ou d'un texte, on parle ici d'un objet qui possède un caractère magique, le pouvoir de faire rêver un tiers**.
On ne sait jamais ce qu'on va découvrir dans un livre. La couverture donne un indice, la quatrième aussi, mais à quelle sauce se fera-t-on manger ? On l'ignore. On en déteste certains que d'autres ont semble-t-il adoré, on les aime souvent sans pour autant dépasser le stade de la promenade cordiale, et puis de temps en temps, c'est le choc, on vit l'histoire, on s'identifie aux personnages, on est incapable de reposer l'ouvrage.
L'auteur lui, quand il écrit, il est dans cet état de choc vous voyez. Non là, je fais une généralité. Disons plutôt que quand j'écris, je suis dans cet état de choc. Il y a beau y avoir de la technique, de la préparation, quand j'écris, je suis chevillée à mes personnages, je les ai dans la peau. Je ne me contente pas de les regarder et de tirer sur leurs ficelles, quand ils ont mal, j'ai mal, quand ils ont une poussée d'adrénaline, je l'ai aussi, tout ce qui leur arrive, je le vis avec intensité.
Des gens vont bel et bien tenir
mon livre. Ils aimeront ou pas, peu importe, ils erreront avec mes personnages. Certains partageront même une résonnance particulière avec mon texte et ils vivront une aventure intense.
(Du moins, si tout se passe bien***.)
(Bref je suis foutue : je cours après une chimère. Pire, j'adore ça. :-D )
* C'est pour ça que je n'ai toujours pas écrit la dernière scène qui me manque des Siwès Chronicles, impossible de me détacher de cette image, à ce jour la plus belle illustration qu'on m'ait faite, et surtout la plus fidèle à mes souhaits.
** Ou cauchemarder, c'est selon. ^__^ Non, Au Sortir de l'Ombre, c'est du frisson. Pas d'inquiétude.
*** Allez on croise les doigts et si on a envie d'un coup de shopping, on n'hésite pas à faire un tour sur le site du Riez !