lundi 9 juin 2008

Bad mood

Je commence à m'inquiéter de ne pas finir mon roman à temps, c'est-à-dire d'ici le 21 juillet. Le coup au moral est terrible. Je n'écris que peu, et j'y pense tout le temps.

Ma résolution ne tiendra pas cette semaine: mon frère nous rend visite, j'ai des gens à voir le midi, la fête des pères va m'obliger à coudre un tablier pour mon papa, enfin bref, je décale à la semaine prochaine. Je sais. Bravo Syven ! Quel effort constructif. Pour fêter ça, j'ai buté un perso principal hier. Depuis le temps qu'il s'accrochait le pauvre...

Je me demande à quel point le temps influence l'écriture. Plus il fait beau, plus on sort, plus on mange dehors, plus on se promène. Pourtant, j'ai besoin d'écrire en ce moment. Personne ne le comprend. Personne ne le remarque.

Je crois qu'on ne me prend toujours pas au sérieux dans mon entourage. Ca va faire 10 ans que j'écris. C'est terrible, n'est-ce pas ? Je m'installe à table et je note vite fait 2-3 idées qui courrent depuis la douche, et on m'interrompt parce que ce n'est pas poli de voler cinq minutes à l'apéritif. Alors, quand est-ce que je note mes idées ? Une fois qu'elles se sont envolées ? J'ai perdu un enchaînement entier hier. Tout est à recommencer, les noeuds logiques m'ont échappé. C'est frustrant et blessant. On ne voit pas mon travail. A peine obtient-il plus de considération qu'un égarement sur le web.

Je n'ai plus un vrai moment à moi chez moi, même le WE (horsmis le soir à 22h00 quand les gens sensés vont se mettre au lit). Quand je dis un vrai moment, c'est une heure-une heure et demie. Hier, j'ai eu exactement 48 minutes que j'ai prises pour pondre 2500-3000 signes. Vite-vite-vite. Je me suis arrêtée pour manger, il n'était plus possible de reprendre ensuite. J'espère achever cette scène ce midi, mais je doute.

Ce WE, j'ai attendu dès le vendredi matin le moment où j'écrirai cette scène. Je me suis rendue disponible pour tout le monde. J'ai patienté, patienté, patienté.

Patienter. Il me semble que je ne fais que ça.
Patienter, patienter, patienter.

Depuis hier soir, 21h08. Patienter jusqu'à midi, manger, m'installer une demi-heure, écrire deux pages, et patienter jusqu'au lendemain avec de la chance, au surlendemain quand j'en ai moins. Vous savez que j'écris dans ma voiture pour être vraiment tranquille ? Parce que dans les cafés, il y a toujours le bonhomme qui braille dans l'oreille, ou qui regarde ton UMPC ou ce que tu écris par-dessus ton épaule.

Je suis bavarde. Sauf quand je suis concentrée. Et croyez-vous qu'on me laisse tranquille quand je suis concentrée ? Non. Soit on croit que je fais la gueule, soit on croit que je ne vais pas bien, oui, donc, que je fais la gueule.

Je rêve d'avoir une pièce dans laquelle m'enfermer une heure entière et où personne n'oserait me déranger. J'y serais seule, tranquille avec moi-même. Je pense sérieusement au cellier. La caisse du chat pue, la machine à laver fait du bruit, mais on me laisse tranquille quand j'y couds.

Je suis tendue. Vraiment tendue.

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Ton texte me parle, même si j'ai la chance que mon homme me laisse écrire mais je n'ai pas d'endroit tranquille pour ça.
Tu savais que Raymond Carver écrivait dans sa voiture ? :o)

Elodie a dit…

"Pour fêter ça, j'ai buté un perso principal hier."
!!!
Là, y'a urgence.
Je m'en vais engueuler ton chéri moi si ça continue.

Pour ton chéri --> Eh dis ! Faut l'aider là ! Allez hop, un soir de la semaine c'est toi qui t'occuper de tout !

Je te fais confiance pour transmettre le message ;)

Anonyme a dit…

;-)

mon mari me dit pourquoi tu n'écris, "pour de vrai" (parce que le blog c'est pour de faux) je lui réponds que je n'ai pas le temps, il ne comprends pas qu'un blog, des histoires que l'on a vécu pour de vrai, ça s'écrit du bureau, ça s'écrit devant la télé, avec le bébé dans les pattes et le chat sur les genoux mais qu'une histoire une intrigue, ça demande un autre temps, d'autres conditions...

pour ma part, mes "vraies" histoires (qui sont paradoxalement de fausses histoires: non vécues) je les écrirai lorsque je serais vieille et insomniaque...que les chambres d'enfants seront des bureaux...

ceci dit, ça va être la grande classe quand dans les émissions literaires tu diras que tu as écris ton livre sur la machine à laver, à coté de la caisse du chat.

bises
Mélanie

Syven a dit…

> Lo�s: non je ne savais pas :)

> Elodie: Nereij a anglais tous les soir, et il faut qu'il boucle sa VAE pour jeudi au plus tard (pour reprendre une ann�e d'�tude). Et puis le WE, il faut qu'il tonde, qu'il range le bois, qu'il poursuive les travaux, qu'il fasse la VAE. Des fois il n'a m�me pas le temps de se poser. Je ne peux pas d�cemment lui en demander plus. A part ne pas me demander si �a va tout le temps :D C'est pour �a que je pousse ma "gueulante" sur mon blog. Il n'y a que comme �a que j'�vacue mes tensions.

> M�lanie : Ben si le gars de l'interview passe par la case Haricot, je crois que la caisse du chat ne l'�pouvantera m�me pas.

Merci pour le r�confort les filles ;)

Remarquez, c'est peut-�tre juste la crise de la trentaine.

Anonyme a dit…

Avant que le courant ne soit coupé, j'allais dire :

Moi je vote pour les mesures draconiennes : tu files une heure ou deux avec ta voiture et ton eee-PC direction n'importe quel endroit désert ou peu fréquenté. ^^

Bon, je sais pas si avec le Haricot tu peux vraiment le faire, mais à la rigueur, une fois de temps en temps pour bien avancer, tu peux trouver quelqu'un pour le garder (sans passer pour une mère ingrate) ;)

Bisous, miss, et courage !! :)

Anonyme a dit…

Houla tu as vraiment l'air à bout, et je comprends tout à fait.
Le blog c'est souvent un bon exutoire pour ces choses là donc tu as bien fais de pousser ta gueulante ici.

Pour le reste, je ne sais pas juger. Mais je te souhaite de tout coeur de trouver du temps pour toi pour écrire.

Anonyme a dit…

Si tu savais comme je te comprends ! Dame Winifred est loin de m'empêcher d'écrire, je crois même que secrètement elle aimerait me voir m'y remettre, mais j'ai l'impression de ne jamais avoir le temps d'écrire... ni la concentration suffisante pour le faire.
Je n'ai pas encore essayé d'emmener le eee au boulot, mais avec une toute petite heure de pause (souvent rognée d'une dizaine de minutes), c'est pas évident de manger et de se lancer dans un récit dans la foulée.
Peut-être que les vacances se montreront propices à un retour à l'écriture...

Je te souhaite bien du courage pour te faire comprendre dans ton besoin d'écrire, beaucoup ne cernent pas à quel point cela peut se révéler vital et indispensable à l'équilibre personnel !

Anonyme a dit…

Je compatis, tu n'imagines pas à quel point !
Et encore, le fait d'avoir emménagé avec Oliv a calmé les choses. Sauf en cas d'euro 2008. bleh

Anonyme a dit…

Ma poupette, je comprends très bien, explique à Nereij qu'après tout ça tu auras besoin d'un peu de temps toi aussi, que l'an prochain, il sera de nouveau très pris et qu'il FAUT que tu finisses avant...
Que ton écriture n'est pas un loisir ou une pause, qu'il en va de ton équilibre comme il en va du sien par rapport à sa VAE. Je crois qu'il faut que tu termines et que cela te ferai du bien avant le passage de la tr...(gros mot) et que peut-être c'est ce qui te mâche.
Je me trompe peut-être mais je pense bien à toi, énormes bisous (et ne tue pas tous tes persos, sinon tes lecteurs t'en voudront tellement qu'ils n'achèteront jamais ton deuxième livre)

Anonyme a dit…

Je comprends. Et je compatis. As-tu lu "Une chambre à soi", de Virginia Woolf ?

Mel (une lectrice silencieuse mais assidue de tes blogs)

Syven a dit…

Merci à toutes et tous pour votre soutien indéfectible !