mardi 27 janvier 2009

La Clef

Derrière, la route s'évanouissait dans la brume; devant, une porte de chêne massif haute comme trois hommes barrait le chemin. Je regardais la Mort fouiller dans son petit sac de toile noire qui cliquetait comme un jeu d’osselets. Je faillis partir dans un fou rire, en imaginant qu’il cherchait ses phalanges.
« C’est un sac sans fond, grommela la capuche enténébrée. Quelle calamité ! Je n’y retrouve jamais rien.
Je gardai le silence. J’avais envie d’en finir vite.
La Mort soupira. Ou plutôt, une brise sèche souffla à travers mon visage.
— Je n'ai pas la Clef.
— Vous l’avez perdue ?
— Peut-être l’ai-je oubliée quelque part. Ce ne serait pas la première fois.
Je décelai une note d'embarras dans sa voix grave.
La Mort tira sur les cordons de son sac pour le refermer puis le raccrocha à sa ceinture :
— Voulez-vous bien revenir plus tard ?
— Mais où pourrais-je aller ?!
— Un peu d’imagination, que Diable ! N’avez-vous donc personne à hanter ? »




C'est un petit texte que j'adore, mon hommage personnel à Pratchett. J'y ai apporté une petite retouche, et j'avais envie de le ressortir de derrière les fagots. Que voulez-vous, je ne m'en lasse pas !

6 commentaires:

Elodie a dit…

Génial ce petit texte ! J'aime beaucoup ! Simple, drôle, efficace. Merci de nous l'avoir fait partager :)

Anonyme a dit…

Moi aussi, je le trouve très drôle et on t'y retrouve autant que Pratchett !

Anonyme a dit…

Merci pour tes petits commentaires sur mon blog.
C'est vrai que ce texte est chouette!

Anonyme a dit…

J'espère que ça va mieux, côté santé.
Sympa, ce petit texte. ;-)

Syven a dit…

Merci pour le texte. Sinon, je suis toujours malade, c'est même pire. J'ai dormi à peine trois heures cette nuit à cause de ma toux. Je suis retournée voir le doc ce matin et je fais que roupiller. Je regarde mes mails et j'y retourne. Vive l'ordi au lit !

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup ce petit texte.

Tu me prends par les sentiments.

Non seulement son côté très pratchettien est bien marqué mais j'ai un faible pour les morts incompétentes...