vendredi 1 février 2008

Car j'étais sur la route...

Ce matin, affreusement en retard, pour la première fois de la semaine seulement (un exploit), je me suis fait deux frayeurs.

La première, les deux pieds dans la boue, la clé de la voiture en main, devant ledit véhicule.
Clic.
* deux coups de warning *
Clic !
* deux coups de warning *
Clic-clic borzel !
* deux coups de warning *

Deux coups de warning, c'est sa petite façon de me dire, c'est fermé, circulez ma bonne dame ! Particulièrement énervant quand on est déjà à la bourre. Je me suis échinée sur la portière entre chaque clic, cela va sans dire, bien homo erectus sur les bords la Syven. Et pile au moment où je paniquais, la voiture a obtempéré, l'air ironique avec ses phares en triangle... Pourtant j'avais la bonne clé, pas celle qui a passé la nuit dans une flaque d'eau à l'automne.

La seconde (frayeur, suivez un peu), je roulais lentement, derrière un convoi de bagnoles qui suivait un camion de transport de cochons. Les pauvres bêtes que je me suis dit, en les imaginant bringueballées de droite de gauche dans les virages, avec la certitude qu'elles n'auraient pas le temps de dégourdir leurs pattes avant d'être abattues, d'une façon ignoble sur laquelle je ne me suis pas documentée parce que je ne souhaite obtenir aucune précision. J'ai déjà vu un massacre de dauphins, merci bien.

Sauf que je ne mange pas de dauphin. Du porc, si.

Au volant, j'avais ma petite barre de honte sur le front. C'est comme pour le thon : pour le sauver, il faut cesser d'en consommer. Mais la prochaine fois que Beau-papa me posera son thon à la matelotte dans mon assiette, croyez-vous que je refuserai de le manger ? Non. Et quand je ferai mes courses, croyez-vous que j'échapperai à la promotion sur le cochon ? Non.

Ah, c'est beau d'être humain, mais notre espèce a un gros problème de renonciation (admirez le diagnostique). Quand on fait quelque chose depuis longtemps, même si c'est déraisonnable ou cruel, on continue. Irrécupérables nous sommes.

* coeur qui bat *

Vite, une dose d'optimisme ! Ca fait déjà un moment que je n'achète plus de thon, et jamais, je l'affirme bien fort, jamais ! je n'ai consommé de dauphin.

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